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 When I found you - Juillet 2015

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Oliver Harper
Oliver Harper



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MessageSujet: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeMar 26 Mar - 21:26


Hank lui avait téléphoné le matin. Encore. Pour être certain qu’il viendrait.
Bien que l’attention le touchait, Oliver avait de moins en moins envie de se pointer là-bas. Plus on l’incitait à faire quelque chose et plus son esprit de contradiction semblait fleurir. Ou était-ce davantage le fait que l’on attendait quelque chose de lui qui le dérangeait ? Mais il avait finalement promis.
Il terminait de couper la haie de sa nouvelle voisine quand son ancien compagnon d’aventures lui avait téléphoné. Lorsqu’il avait évoqué son programme, l’autre l’avait taquiné, lui disant qu’il ne perdait pas de temps pour sympathiser avec une voisine en détresse. Oliver l’avait laissé dire au bout du fil, se gardant bien de lui révéler que sa voiture flirtait avec les quatre-vingts ans. Une petite dame qui l’avait chaleureusement accueilli à peine fut-il arrivé. Il avait rapidement appris qu’elle était veuve depuis quelques années, que ses enfants habitaient loin et que cette petite maison dans laquelle elle vivait seule à présent lui demandait beaucoup de travail et donc une énergie dont elle ne disposait plus vraiment. De lui-même, il avait commencé à rafraîchir la propriété : réparer les chéneaux qui en avaient besoin, l’accroche pour le volet qui s’évertuait à claquer contre la façade au moindre coup de vent… En échange, Margaret l’invitait à manger régulièrement. Que ce soit au déjeuner, ou au goûter ; elle plaisantait en lui disant qu’elle ne lui proposait pas un dîner, par crainte qu’il se fasse des idées. Mais elle répétait assez souvent que « ce grand gaillard » ne se nourrissait pas suffisamment. Oliver se demandait si elle n’avait pas ouvert ses placards la dernière fois qu’elle était venue chez lui, après lui avoir dit qu’il ne pouvait pas se nourrir uniquement de céréales trempées dans du lait. Et son dîner avait le défaut de ressembler à son petit déjeuner…

Il attrapa la chemise qu’il avait laissée sur la barrière qui délimitait la propriété, et s’approcha de la terrasse où Maggy profitait du soleil tout en le regardant travailler par-dessus ses lunettes de soleil. « Je dois y aller, je terminerai demain, d’accord ? » annonça-t-il en saisissant une bouteille d’eau qu’il vida de moitié en quelques secondes. Il fit quelques pas sur la terrasse, l’entendant grincer et grimaça en apercevant une planche qui pliait légèrement sous son poids. « Vous allez finir par la traverser cette terrasse. » - « Je ne suis pas aussi lourde que toi, jeune homme ! » - « Il faudra que je me penche là-dessus, quand j’en aurai terminé avec cette haie. » Maggy posa un regard doux sur lui, et quitta sa chaise avec un peu de difficulté. Elle tapota son bras avant de le dépasser pour se réfugier à l’intérieur dans sa cuisine. « On verra ça en temps et en heure, mon grand. Tiens, je t’ai préparé un sandwich, pour être certaine que tu ne t’en ailles pas le ventre vide. » Il secoua la tête depuis l’encadrement de la porte d’entrée, avant d’accepter le sandwich préparé avec soin. « Comment voulez-vous que je ne trouve pas des choses à réparer en étant si bien traité ? » demanda-t-il, un sourire taquin accroché aux lèvres en commençant à partir, lui faisant un signe de la main.

Il prit une douche suffisamment fraîche pour chasser la chaleur de ce début d’après-midi, et enfila des vêtements propres avant d’inspecter la longueur de sa barbe et se décider à la laisser ainsi ; la flemme de se raser l’emporta sur l’aspect qu’il souhaitait renvoyer. Une fois prêt, il emporta le sandwich avec lui, et croqua dedans avant même de monter dans sa voiture. Lorsqu’il porta le regard sur la maison voisine, son occupante se tenait sur son perron, et lui fit un petit signe, la mine satisfaite de le voir manger.
Le pick-up démarra ensuite pour prendre la route de ce centre où Hank lui avait donné rendez-vous. Le retour à ce train-train sans arme entre les mains lui paraissait encore assez étranger, et flou. Les cauchemars avaient empli ses nuits, trop régulièrement. Combien de fois s’était-il réveillé en sueur, serrant les draps dans ses mains à s’en briser les phalanges ? Il revoyait trop de ces scènes vécues, reléguées au fond de sa mémoire pour garder la tête hors de l’eau sur le terrain. Et maintenant, tout refaisait surface. Et il n’y avait pas que les nuits. Tous les temps morts où son esprit inoccupé s’amusait à creuser dans toutes les pensées les plus sombres, les plus tristes, pour le torturer davantage, s’il était possible de le faire.
En l’occurrence, alors qu’il venait de trouver une place où garer son véhicule, ses pensées ont doucement navigué sur les paroles échangées avec ce collègue. La véritable raison de ses tourments qui le quittent difficilement. Martin, son petit frère, mort il y a quelques mois à peine. C’est là, dans cette ombre, que se dessine le traumatisme le plus assourdissant. Comment peut-on vivre en se battant pour son pays, tout en étant incapable de protéger les siens au milieu d’un lieu de conflit armé ? Il se trouvait à des centaines de kilomètres de son cadet le jour où le bombardement a eu lieu : il n’avait rien pu faire et avait appris la nouvelle quelques heures plus tard, quand on avait sorti les corps des débris. Martin Harper s’y trouvait.

La portière claqua lorsqu’il la referma et le son força son esprit à cesser la torture. Les yeux clairs du blond se posèrent sur la porte qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de lui ; deux types dont la carrure se rapprochait de la sienne fumaient leur cigarette non loin. Eux aussi étaient là pour ça.
Il passa la porte en observant les alentours ; vieille manie qui ne serait pas prête de le quitter. De petits groupes se sont formés, les habitués, devinait-il. Oliver laissait traîner ses iris sur les personnes, détaillant leur comportement et les définissant bien vite, entre ceux qui étaient comme lui, ceux qui venaient par habitude pour retrouver les copains et ceux qui étaient là pour eux. Ces derniers étaient les moins nombreux. Et se faisaient remarquer par le fait d’appartenir au sexe opposé. Il nota une femme plutôt grande, brune, à la peau mate, très souriante ; l’air avenant naturellement et qui disposait d’une aura qui mettait en confiance ceux qui gravitaient autour d’elle. Le blond le sentit immédiatement et comme pour se détacher de l’effet de bienveillance qui se dégageait de cette personne, il porta le regard ailleurs. Quelques amis à quatre pattes se trouvaient au fond de la salle, sagement assis, aussi observateurs que lui, et une jeune femme leur tenait compagnie ; il ne la voyait que de profil. Quelques mèches folles s’étaient échappées du chignon brouillon qu’elle portait, et il pouvait discerner les mouvements de ses lèvres : elle était en train de parler aux chiens. Que pouvait-elle bien leur raconter, et que comprenaient-ils ? Avant qu’il ne puisse réagir, la jeune femme tournait la tête dans sa direction et pendant une fraction de seconde, leurs regards se croisèrent. Gêné d’avoir été surpris en pleine observation, ce fut une tape sur l’épaule qui le sortit de ce malaise, et le visage amical de Hank apparut dans son champ de vision. « J’ai bien cru que t’allais pas te montrer ! Viens, viens, on va s’installer. »



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Elena Pierce
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MessageSujet: Re: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeMer 27 Mar - 16:46

Elle s’était changée au moins trois ou quatre fois, chaque fois insatisfaite par le reflet que lui renvoyait le miroir. Un coup c’était trop habillé, un coup trop estival, ou encore elle ne se sentait pas l’aise du tout, déguisée et pas elle-même. Finalement voyant l’heure s’avancer et profondément agacée par ses incertitudes, le Docteur Elena Pierce enfila un jean, un tee-shirt sans forme ni couleur et sa paire de basket favorite avant de s’échappée pour aller à son rendez-vous. Enfin rendez-vous… C’était une de ces énièmes présentations auprès des vétérans de l’armée américaine. Un petit événement local où elle se devait de se rendre pour avoir refuser les dix précédents. Mais cette fois, elle ne s’était pas sentie le courage de dire non à Marlène. Après tout, n’était-ce pas elle qui suivait l’évolution et le travail de ces chiens de près. Ne pouvait-elle pas faire un effort afin de rencontrer les futurs adoptants de ces merveilleux chiens de soutien ? Car n’était-ce pas l’objectif de cette association ? Former les meilleurs duos pour l’entraide et le soutien, afin que des chiens formés et éduqués puissent venir en aide à des vétérans ou réformés de l’armée souffrant de troubles de l’anxiété ou pire. Alors oui, Elena avait fait l’effort de venir, bien qu’elle détesta se mêler aux foules et être obligée d’interagir avec ses semblables. Le seul moment où la vétérinaire était parfaitement à l’aise, c’était en cours d’éducation ou planquée en chirurgie. Elle n’était d’ailleurs pas LE vétérinaire qu’on s’arrachait pour les consultations. Certes elle en faisait, et certes elle était très appréciée de ses clients, mais rencontrer plusieurs humains au même moment était au dessus de ses capacités et de sa patience.

C’est d’ailleurs bien pour cette raison, qu’une fois sur place, la jeune femme avait retrouvé Marlène, la présidente de l’association ”Le Coeur sur la Patte” et n’avait depuis pas décollée des chiens. Ils étaient au nombre de trois. Trois beaux chiens de race Golden Retriever et Labrador Retriever. Un, relativement agé, le senior du groupe, qui, habitué de ce genre d’événement, attendait couché, bien patiemment, que son tour ne vienne pour faire démonstration de ses talents. Les deux autres étaient plus jeunes, une femelle, relativement calme elle aussi puis il y avait Jump. Ce jeune Labrador Chocolat s’ennuyait. Il sortait tout juste de l’école comme Marlène disait, et était dans l’attente de son nouveau maitre. Encore un peu vert dans le travail il se laissait facilement distraire par ce qui l’entourait. Du travail serait encore nécessaire avant qu’il n’arrive au niveau de ses ainés. Assis, droit et fier, Jump fixait Elena de ses yeux noisettes depuis plusieurs minutes maintenant. Il laissa alors s’échapper un gémissement significatif du : « je m’ennuie, occupe-toi de moi. » La vétérinaire sourit et tendit machinalement la main vers lui. « Chuuut mon grand. Je sais. Moi aussi je trouve ça long. » Battement de queue et nouveau geignement. « Oui je sais. Ben va la chercher. Attend, il est où ton jouet ? Il est où le canard ? » Cherchant autour d’elle, Elena finit par trouver ce qu’elle cherchait. Dans une caisse se trouvait quelques jouets, elle se saisit d’une sorte de canard en peluche puis le montrant à Jump, émit un son particulier avec sa langue. Aussitôt le chien se figea, attentif, dans la posture du chien à l’écoute, prêt pour son devoir. La vétérinaire le fit asseoir. L’animal s’assit. Elle lui demanda de donner la patte puis l’autre. Il s’exécuta placidement. « Bon chien ça ! Très bon garçon mon Jump. » Finalement, la jeune femme tourna la tête afin de chercher Marlène du regard.

C’est là qu’elle le vit. Que ces yeux croisèrent les siens. Du fond de la salle, un homme l’observait. Avec le monde qui l’entourait elle ne distinguait pas très bien son visage, mais elle se sentit soudainement mal à l’aise d’avoir été un sujet d’observation. L’homme fut aussitôt accaparé par ce qui sembla être un ami, et la jeune femme se surprit à soupirer de soulagement. Pfff décidément il y avait trop de monde et surtout beaucoup trop d’émotions en ce lieu. Autant de soldats, actifs ou vétérans qui se réunissaient dans le but d’échanger, converser, s’entraider. Le Docteur Pierce comprenait parfaitement cet état d’esprit et ce besoin. Ces pauvres femmes et hommes étaient partis à l’autre bout du monde combattre pour leur pays, combattre pour des causes qui n’étaient pas les leurs, des intérêts qui les dépassaient. Ils avaient vu et faits des choses qui la dépassait elle. Elle simple petite vétérinaire. Elle éprouvait une sorte de fierté pour ces soldats. C’est bien pour ça d’ailleurs qu’elle était finalement venue. Mais aussi compatissante qu’elle se sentit pour ces gens là, elle se sentait aussi en complet décalage par rapport à eux.
Une légère pression entre ses doigts la ramena au moment présent, et surtout à Jump. Impatient, l’animal avait saisit le jouet qu’elle tenait, et tentait de le lui prendre des mains. « Non non non, attend. Lâche. » Elle reproduisit son son pour que le chien se reconcentre. Apercevant finalement Marlène, Elena s’agenouilla à coté du chien et lui montra Marlène du doigt. Elle lui montra ensuite le jouet. « Allez Jump, apporte. Apporte à Marlène. Allez. » Tout heureux de la tâche qui lui était confié, le chien prit son canard en peluche dans la gueule, puis le fouet balançant allègrement se dirigea vers la présidente de l’association qu’il connaissait bien. A mi-chemin il s’arrêta et se tourna vers Elena. « Oui. Marlène. Apporte à Marlène. Va ! » Bon d’accord. L’ordre étant confirmé, Jump s’approcha en dandinant de la femme. D’un coup de museau sur sa main il signala sa présence, puis déposa le canard à ses pieds, pour le plus grand bonheur de la présidente et de son interlocuteur…

Jump était ravi. Il avait réussi sa mission, et le jeune chien qu’il était, ne se remettait pas de toutes ces félicitations. Souriante, la jeune femme le regardait remuer la queue, entrainant le reste de son postérieur avec lui. Marlène gratifia Jump d’une friandise qu’elle avait toujours dans la poche, puis entreprit de rejoindre la vétérinaire tout en continuant de discuter avec son interlocuteur. Aussitôt le labrador partit en courant pour suivre le mouvement. « Non ! » Il freina net des quatre pattes, la regardant, interloqué. « Le canard Jump ! Rapporte le canard ! » Toute une multitude d’émotions passèrent sur le visage du chien. Interrogation, compréhension, recherche, panique, joie de trouver le précieux, puis euphorie de le rapporter en courant comme demandé. Amusée comme jamais par ce jeune chien plein d’entrain et en manque de pratique, Elena s’accroupit pour mieux l’accueillir et le féliciter lorsque Jump arriva pour lui coller le canard en peluche dans les bras.

« Angus, je vous présente le Docteur Elena Pierce, et voici Jump, qui termine actuellement sa formation. Mais quel entrain Jump ! »

La vétérinaire se redressa, souriant à l’homme en face d’elle. Ce dernier était déjà penché sur le chien. Marlène reprit aussitôt.

« Docteur, voici le Caporal Angus Flint. Angus a été blessé en service et aurait bien besoin de compagnie pour l’aider dans ses déplacements et surtout si j’ai bien compris, pour le motiver dans sa rééducation. »

En effet, Elena avait remarqué la cane du jeune homme. Ce dernier piqua un fard à l’évocation de sa rééducation et de son manque de motivation. Il lui sembla utile de se justifier.

« Oui. Ça euh… ça m’a fichu un coup quand même, et… euh… je me dis que devoir promener mon chien tous les jours m’obligera à bouger et à rééduquer ma jambe… sans… sans forcément passer par… »

« Les centres de rééducation ? »
« Oui voilà. » Il sembla soulagé qu’Elena comprenne si vite sa problématique.
« Ne vous inquiétez pas, je suis certaine que Marlène vous trouvera le compagnon idéal. Elle est extrêmement douée pour former des couples. A moins que ce ne soit déjà tout trouvé… »

Jump insistait en effet lourdement auprès du Caporal pour lui montrer son canard en peluche à la grande hilarité des humains autour de lui.
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Oliver Harper
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MessageSujet: Re: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeVen 29 Mar - 9:19

Lorsqu’on avait commencé à lui mentionner cette idée, il avait d’abord soupiré. Qui allait-il y trouver ? Trois pauvres types aussi traumatisés que lui ? Et les traumatisés qui se retrouvent, ça ne donne jamais rien de très joyeux. Mais Hank avait insisté, suggérant que beaucoup des leurs se tournaient vers cette méthode plus humaine, qui pourtant faisait appel à un animal ; qu’un chien puisse les aider. Oliver n’avait jamais douté des capacités de ces animaux qu’il avait longuement côtoyés en mission. Ils étaient un atout précieux au sein de l’armée. Pour de nombreuses qualités, on avait recours à eux, et c’était toujours justifié et brillamment démontré. Alors, il avait fini par se laisser convaincre petit à petit. Surtout après avoir essuyé quelques séances assez démotivantes chez le psychologue. Il n’avait pas cherché bien loin : il avait demandé une liste des spécialistes suggérés par l’armée, des psychologues qui en avaient vu passer des dizaines, des centaines, comme lui. Et l’inhumanité, le manque de chaleur et de considération avaient fait qu’il ne s’était plus présenté aux rendez-vous dès la quatrième séance. Il avait fini par aller voir un médecin, tout simplement, lui expliquant qu’il souffrait d’insomnies et sans avoir besoin d’en raconter davantage, il avait obtenu une ordonnance pour des somnifères assez puissants pour l’endormir et lui donner l’effet d’une gueule de bois au petit matin. Il se réservait ce luxe seulement après des journées passées à ruminer, ou des nuits trop angoissées, qui avaient la fâcheuse tendance à se répéter les unes après les autres.

Alors, lorsqu’il passa cette porte et découvrit bien plus de vétérans qu’il ne l’avait imaginé, un soupçon d’optimisme le traversa. Peut-être qu’il n’avait finalement pas tort, Hank. Peut-être bien que ces clébards provoquaient suffisamment de sympathie pour qu’on s’y attache, et qu’on les laisse nous guider vers des pensées plus douces, plus légères. Oliver ne pouvait s’empêcher de regarder autour de lui, où qu’il se trouve. Ce lieu, destiné à toutes ces personnes souffrant de stress post-traumatique, ou de difficultés à se réinsérer dans une vie normale, ne faisait pourtant pas exception. Par souci de sécurité, certainement. Sinon, comment expliquer qu’une fois entré, il cherchait toujours une issue de secours ? Déformation professionnelle ou traumatisme professionnel, peu importait, le résultat était le même : même sans angoisse diffuse, le stress restait omniprésent.

Au travers des personnes présentes, celles qui ne lui ressemblaient pas se démarquaient de façon naturelle ; deux femmes en l’occurrence, dont l’une qui attira plus encore son attention. Tournée entièrement auprès de ces amis à quatre pattes, elle n’accordait aucun regard à cette petite foule qui autrefois avait été armée. C’est bien pour cette raison qu’il se permit de l’observer : jusqu’à ce qu’elle décide de lui donner tort et offrir un regard à eux tous, le remarquant par la même occasion. Bien vite, celui qui l’avait incité à venir ici se présenta à ses côtés, le soulageant de cette solitude qui commençait à se faire ressentir dans ce groupe d’habitués, pour la plupart, semblait-il. Il l’éloigna légèrement du centre, se rapprochant ainsi du fond de la pièce. Hank devinait assez bien les manœuvres qui permettraient à Oliver de se sentir plus à l’aise : pour une première, se faire discret. Loin des premiers rangs trop souvent sollicités pour témoigner, montrer un exemple. Il venait pour de la découverte, savoir s’il se sentait prêt ou intéressé pour continuer par la suite à se présenter à ces réunions un peu spéciales. « On est combien ici, en moyenne ? » demanda-t-il en observant un peu les alentours. « Ca dépend, aujourd’hui on est légèrement plus nombreux que d’habitude. Il y a quelques nouveaux comme toi qui sont ici. D’autres qui viennent plus régulièrement et qui font un petit état des lieux. Marlène est là pour ça aussi. Tu verras, elle met à l’aise. » Il se tourna sur lui-même pour chercher du regard la femme dont il parlait, et lorsqu’il l’eut dans le visuel, il l’indiqua d’un geste discret à Oliver. Ce dernier hocha simplement la tête en enregistrant les informations, et l’instant d’après, il repéra à nouveau la jeune femme qui s’occupait des chiens précédemment. Elle discutait avec un vétéran qui avait laissé plus que son esprit sur les terrains de la guerre, en témoignait sa canne. « Et elle ? » questionna-t-il à l’attention de Hank. « Je sais pas, elle n’était pas là les dernières fois. Peut-être une associée de Marlène. » Oliver n’ajouta rien, mais son ami avait déjà réfléchi à autre chose. « Viens, je vais te présenter directement, et comme ça on saura qui c’est, elle. » - « C’est bien nécessaire ? » - « A moins que tu souhaites te présenter à tout le groupe un peu plus tard, non. » répondit-il avec un haussement d’épaules. Cela suffit à Oliver pour le convaincre d’approcher la dite Marlène.

Cette dernière se séparait du vétéran et de l’autre jeune femme, se dirigeant vers un autre groupe de personnes, lorsque Hank la coupa dans son élan en attirant son attention, l’appelant par son prénom. Aussitôt un large sourire anima le visage de la responsable de ces réunions, avant qu’elle ne vienne enlacer brièvement l’ancien soldat. Son regard se posa sur Oliver, qu’elle dévisagea un court instant. « On ne se connaît pas, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle tout en l’affirmant, toujours armée de son charmant sourire et tendant une main franche au blond qui ne se fit pas prier pour la saisir. « Non, c’est Hank qui m’a convaincu de venir voir ce que vous proposiez pour… nous. » dit-il en posant ses yeux clairs sur l’ensemble des gens présents. « Il a très bien fait ! Vous allez voir, on se reverra la semaine prochaine, à tous les coups. Moi c’est Marlène, j’organise tout ça, je gère toutes les réunions où l’on se rassemble, et puis je m’assure que tout se passe bien entre nos protégés et ceux qu’ils aident. Donc on se verra très régulièrement. Et aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir la présence de la vétérinaire qui s’occupe du suivi des chiens, de leur santé, leur comportement… » finit-elle par dire en se tournant vers la vétérinaire en question. « Oliver Harper, j’ai raccroché il y a peu. Et je crois que je suis ici pour les mêmes raisons que les autres. » avouait-il sans gêne, se sentant soudain moins seul dans sa situation, et surtout face à quelqu’un qui ne s’apitoyait pas sur leur sort, bien au contraire. Dans son attitude, le dynamisme se faisait ressentir. « C’est donc elle la véto ! Tu en parlais l’autre fois, Marlène, quand tu disais essayer de la convaincre. » - « Oui et j’ai fini par réussir, il faut croire ! Vous verrez, elle est charmante. » finit-elle par dire, envoyant un clin d’œil à Hank, avant de s’éloigner pour rejoindre un autre groupe. Un léger sourire étira les lèvres de Oliver alors qu’il aperçut le regard de son ami se poser un peu trop bas sur la silhouette de Marlène. « C’est elle que tu trouves charmante, pas vrai ? » Hank eut un sourire un peu trop franc avant de lui donner une grosse tape sur l’épaule. « Et très mariée. D’ailleurs toi, c’est quoi cette histoire de voisine ? » Un rire franc échappa à Oliver, mais il haussa les épaules : « Pour l’instant, je ne dirai rien, c’est encore un peu prématuré. » s’amusa-t-il à faire croire, attisant la curiosité de son ami. Quelques personnes commençaient à s’installer sur les chaises mises en place en forme d’arc de cercle sur trois rangées  bien espacées. Il était temps de prendre place : une extrémité de l’arc de cercle, deuxième rang, serait parfaite.


Dernière édition par Oliver Harper le Mer 24 Juil - 15:17, édité 1 fois
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Elena Pierce
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MessageSujet: Re: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeLun 6 Mai - 10:58

Le feeling entre le Caporal Flint et Jump semblait plutôt bien passer. L’énergie du chien et le manque d’éducation propre à son futur rôle d’animal de soutien, ne semblait pas rebuter le militaire. Cela était réellement attendrissant à voir et Elena fut persuadée en cet instant que tous deux pourraient faire un joli duo. Bon bien sur ce serait à Marlène d’en décider, mais pour le coup, la vétérinaire le sentait bien. « C’est Marlène qui prendra la décision finale mais, si vous êtes intéressé par le programme, on peut peut-être déjà remplir une fiche ? »
« Avec grand plaisir ! Tu viens m’aider à remplir la fiche ? » Répliqua le militaire tout en s’adressant au labrador chocolat. Le fouet balançant toujours avec joie, Jump les accompagna jusqu’à la table, ne cessant de vouloir à tout prix mettre son canard en peluche dans la main libre du soldat. Elena fit s’asseoir l’homme et lui tendit une fiche à remplir.
« Alors euh… je ne sais pas si Marlène vous l’a expliqué, mais il y a une sorte d’entretien qu’il vous faudra passer. C’est rien de méchant. Vous serez accompagné d’un psychologue qui ne sera pas là pour vous juger mais plutôt pour déterminer, en fonction de votre caractère et vos attentes, lequel de nos chiens vous conviendra le mieux. Suite à ça, l’on vous fera venir, si vous le pouvez, au centre d’éducation avec lequel l’association travaille, et l’on vous présentera plusieurs chiens. »
« Oui je comprends. Mais je crois que j’ai déjà trouver le chien. »
« Je vois ça oui. » Dit-elle en riant.  « Dans ce cas là il faudra voir avec Marlène, et vous, si c’est possible de continuer l’éducation au centre, ensemble. C’est important que Jump continue son apprentissage. » Elle lui expliqua alors pourquoi. Le chien étant jeune et voué à une carrière d’aide, il était vital que Jump poursuive ses leçons. Avec son accord et celui de Marlène, elle ne voyait pas pourquoi l’adoption de Jump par le militaire n’était pas possible. Mais cela nécessiterait un accord et du travail des deux cotés. De toute façon, et dans tous les cas, seule Marlène validerait ou pas l’adoption. Elena avait beau être vétérinaire et comportementaliste, elle n’outrepassait pas son rôle au sein de l’association. L’échange continua un moment et le militaire finit par remplir le formulaire pour le rendre à la vétérinaire. Elena plaça alors le document en haut d’une pile après y avoir ajouté une annotation. Remerciant le soldat elle reprit ensuite le contrôle du chien et l’envoya se coucher sagement auprès de ses congénères.

Quelques minutes plus tard, la plupart des gens avait pris place sur les sièges disposés en arc de cercle devant l’estrade. Marlène ne tarda guère à rejoindre la jeune docteur et à tout préparer en vue du speech qui allait suivre. Elles furent bientôt rejointes par un homme d’une grande stature dont tout le langage corporel indiquait qu’il était militaire. Droit et fier, il dégageait un grand charisme et attirait indéniablement le regard. Lorsque que tout fut prêt, il se saisit de la laisse du senior des chiens et grimpa sur l’estrade en compagnie de ce dernier. S’apprêtant à le suivre, Marlène se tourna vers Elena pour l’inviter à venir avec eux. Gênée au possible, la vétérinaire refusa catégoriquement, préférant rester avec les autres compagnons à quatre pattes. Pour rien au monde Elena ne serait montée sur cette estrade pour s’adresser à tous ces soldats. Pour rien au monde ! La vétérinaire n’était pas à l’aise avec les humains. Ce n’était pas un excès de timidité, mais plutôt un manque de confiance. Pas tellement en elle, mais dans les autres. Elle n’aimait pas les gens… Alors le moins d’interactions elle avait avec eux, le mieux elle se sentait. Et puis bon, l’excuse était toute trouvée : rester avec les chiens. Soupirant, Marlène finit par monter sur l’estrade. Aussitôt l’homme prit la parole.

« Bonjour à toutes et à tous. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis le Major Frank Davis, et voici mon partenaire Shaggy. J’ai servi deux fois en Afghanistan et une fois en Irak. Tous ici vous savez ce que c’est, et vous savez comment on revient de là-bas. Shaggy et moi, nous sommes ici aujourd’hui pour vous parler de notre partenariat. Mais avant de vous raconter comment nous en sommes venus à devenir partenaire, je préfère laisser la parole à Marlène Franceschi, grâce à qui tout a commencé… »

La jeune femme prit alors la parole et entama un long monologue. Elle se présenta d’abord comme psychanalyste amoureuse des animaux, ayant travaillé dans de nombreux domaines éthologiques. Elle expliqua ensuite la vocation de l’association Le Coeur sur la Patte, et des vies que les chiens avaient pu sauver. De nouveau le Major Davis reprit la parole, et se livra à coeur ouvert sur son retour du terrain, sa rencontre avec Marlène puis sa relation avec Shaggy. Leur débuts à tous deux, puis les crises d’angoisse et comment le chien avait peu à peu apaisé l’esprit torturé du soldat. C’était une belle histoire. Une très belle histoire et Elena était surprise d’y être toujours aussi sensible. Et tout le long de ce monologue, l’animal gardait inexorablement, la tête collée contre le genou de son maitre, comme pour lui rappeler qu’il était là, là pour lui, quoiqu’il advienne.

De son coin de la salle, proche de l’estrade, la vétérinaire observait. Elle observait tous les visages tournés vers le major et son partenaire. Elle voyait certaines mains trembler, certains yeux humides. D’autres encore approuvaient catégoriquement de la tête, ayant eux-même des compagnons à quatre pattes les aidant à surmonter leur traumatisme. Certains visages, d’bord sceptiques se détendaient peu à peu devant les confidences du Major. Puis au second rang, elle le reconnu. Le type qui l’observait un peu plus tôt. Il était d’une beauté incroyable. Voilà ce qui la frappa en premier. Visage fin, regard altier d’un bleu céruléen, il était de ceux dont les traits se détendait au fur et à mesure que le speech continuait. En effet le Major en était aux démonstrations. Assis par terre il mimait une crise d’angoisse, et aussitôt le chien venait trouver une faille entre les bras noués, s’y glissant et se couchant de tout son poids sur l’homme. Un rire emprunt de sanglots maitrisés s’échappa alors tandis que Frank Davis passait ses bras autour de son chien, le félicitant. Une seconde plus tard l’homme se remettait debout, sortant de nulle part un jouet dont Shaggy se saisit aussitôt.

« Ça peut vous paraître insensé, mais je peux vous jurer que c’est ce que ces chiens font. Ce que Shaggy me fait, ou faisait chaque fois qu’une crise survenait. Et je peux vous promettre, que 35 kilos d’affection et de chaleur innocente posés sur votre poitrine, vous oblige à respirer et à reprendre progressivement vos esprits. Ce chien à sauvé ma vie. Il m’a empêché de me tirer une balle. »

Un long silence plana, puis Marlène reprit la parole, invitant d’autres bénéficiaires du programme à venir témoigner. Car selon elle, il n’y avait rien de mieux que le partage de connaissances pour convaincre les gens. Et puis dans le fond, le but n’était pas de se vendre, seulement d’aider les gens. Jetant un nouveau regard sur les hommes et femmes rassemblés là, Elena finit par aller s’asseoir discrètement à l’abri des regards, derrière le stand. Les fesses au sol elle entreprit d’attendre patiemment la fin des échanges, tout en caressant les chiens. Ça y est. Elle en avait marre d’être ici. Trop de monde, trop d’émotions… Elle avait hâte de pouvoir rentrer chez elle.[/color]
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Oliver Harper
Oliver Harper



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MessageSujet: Re: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeJeu 25 Juil - 21:23

Très rapidement, tous prirent place. Certains semblaient avoir leurs petites habitudes et s’installaient au sein de groupes formés depuis un petit moment, semblait-il. D’autres, comme Oliver, essayaient simplement de se fondre dans la masse. La curiosité le poussait à rester, ainsi que l’appui de Hank qui lui avait juré que ça valait le coup. Et si ce n’était pas le cas ? Et s’il était incapable d’accorder ce crédit à ces amis poilus au regard tendre ? Il s’était promis de tenir toute cette journée, d’écouter la présentation du programme, et d’essayer d’échanger avec quelques personnes qui avaient opté pour cette thérapie, ou d’autres qui venaient simplement chercher, comme lui, une solution miracle pour faciliter ce quotidien empli de brume noire.
Alors, il opta pour une place légèrement à l’écart, à ses côtés s’installa Hank qui semblait être parfaitement à son aise. Oliver se fit la remarque intérieurement : Hank venait depuis de nombreuses semaines à ces réunions mais n’avait pas de compagnon à quatre pattes pour autant. N’avait-il pas trouver l’animal idéal, ou préférait-il simplement profiter et échanger lors de ces rassemblements ? Le blond n’avait pas réfléchi à l’éventualité de repartir avec un chien le soir-même. Rien n’était prêt chez lui pour accueillir qui que ce soit. Et puis pouvait-on le juger apte à garder l’un de ces animaux avec lui ? Il devait certainement y avoir quelques tests à passer. Non, de toute façon, il venait pour observer et savoir si effectivement cette option pouvait être une solution. Rien de plus à l’heure actuelle.

Le Major Davis se présenta à eux, expliquant parcours et expériences personnelles. A ses côtés, se tenait fièrement son chien, assis calmement, portant son regard tantôt sur la foule, tantôt sur son maître. Puis l’ancien soldat se tourna vers Marlène, qu’ils avaient pu rencontrer un peu plus tôt et qui prit la parole pour donner un petit aperçu sur les différents points qui concernaient l’association qu’elle avait montée. Elle expliqua aussi son parcours, ses envies et ses objectifs en travaillant ainsi et en faisant bénéficier des anciens soldats de cette thérapie toute en douceur. Puis l’homme reprit la parole. Se confiant sur les ressentis, sur ses émotions et sur les troubles psychologiques éprouvés, il levait ainsi le voile sur bien des aspects difficiles du retour à la vie normale après les traumatismes vécus en terres étrangères. Sans doute était-ce pour mettre tout le monde à égalité ici, et ne pas laisser quiconque dans l’embarras de ses propres ressentis. Oliver ressentait cela ainsi : tous étaient victimes de troubles post-traumatiques et personne ne devait s’en cacher. La démarche était certes bienvenue, il n’en demeurait pas moins que s’ouvrir à des inconnus, qui étaient à la fois des frères d’armes et qui étaient les mieux placés pour comprendre finalement, n’était pas chose aisée. Alors, il resta campé sur sa première idée : il était venu pour écouter.

S’enchaîna la démonstration émouvante du Major, puis le retour de Marlène pour briser la glace et inviter ceux qui souhaitaient témoigner. Hank jeta un regard en direction du nouveau-venu qui haussa les épaules alors que le premier intervenant grimpait sur l’estrade. Son regard clair suivit alors le mouvement d’une silhouette qui s’éclipsa du côté de la scène et il reconnut le profil de la vétérinaire. Elle devait en avoir marre d’écouter tous ces témoignages : son boulot consistait à soigner les bêtes, pas les humains.
Il s’assit au fond de sa chaise, bras croisés et écouta docilement chacune des personnes qui se présentaient à eux. Chacun avait une histoire différente et des effets qui variaient profondément, mais toutes se retrouvaient à parler de leur compagnon comme de leur sauveur. Oliver avait toujours été plus ou moins au contact des animaux. Sa carrière ne lui avait pas permis d’en posséder un, et depuis son récent retour du front, sa longue pause professionnelle, il ne se sentait pas de porter cette responsabilité. Au fond, il se demandait même s’il l’avait envisagée réellement ? Probablement pas.

Tous avaient terminé de raconter leurs histoires, et Marlène était revenue un court instant sur scène pour laisser savoir qu’un petit buffet avait été dressé avec jus de fruits et gâteaux en tout genres. Hank fit signe à Marlène, et s’en approcha : pour ne pas se sentir isolé, Oliver suivit le mouvement, regardant une nouvelle fois autour de lui. Des petits groupes se formaient autour de certains chiens qui s’approchaient, la queue battant joyeusement dans l’air. « Alors comment avez-vous trouvé les présentations ? » La voix féminine lui fit tourner la tête et reporter son attention sur cette grande brune chaleureuse. « C’était intéressant. Les témoignages sont davantage parlants pour le traumatisme que pour leur expérience avec l’animal, pour moi. » dit-il en haussant les épaules. « C’est normal, Oliver. » Elle plissa les yeux un court instant, il eut la sensation qu’elle se questionnait à son sujet. « Venez avec moi. Viens, Hank, je vais te présenter Elena aussi. » Ils n’eurent d’autres choix que de la suivre, alors qu’elle partait d’un pas déterminé. Traversant la salle, ils se retrouvèrent à l’arrière, dans une petite pièce qui servait certainement de salle de rangement pour tout le matériel, les tables, les chaises. « Elena, tu as les plus jeunes avec toi ? » demanda-t-elle, alors que la vétérinaire fit volte-face et eut l’air contrarié de se trouver face à trois personnes. « Elena, voici Hank, un habitué, et Oliver, c’est sa première fois ! » dit-elle sur un ton joyeux. Hank tendit une main chaleureuse vers Elena et Oliver s’approcha un peu pour faire de même. Un sourire gêné accompagna son « bonjour » alors que son regard dévora en une demi-seconde le minois qui lui faisait face. « Je discutais avec Oliver sur son ressenti, et tu vois, je me suis dit qu’il fallait forcer un peu le contact. Le mettre à l’aise avec nos poilus. » Le grand blond questionna du regard la vétérinaire, avant de voir Marlène surgir derrière elle avec un grand chiot entre les bras. « Prenez-le ! Vous allez voir comme il est doux. »

N’ayant d’autre choix que de récupérer le jeune chien entre ses bras, il le réceptionna et évita de justesse les premiers coups de langue en relevant rapidement le visage. Un rire lui échappa, alors qu’il le porta à bout de bras pour mieux le regarder. « Tu ressembles à une grosse peluche toi ! » Puis il se tourna vers Marlène et la vétérinaire, Elena, et tout en se penchant pour déposer le chien au sol et restant accroupi afin de le caresser, demanda : « A partir de quel âge sont-ils confiés pour aider… nous autres ? » La boule de poils essayait de lécher les mains dès qu’elles s’approchaient de son museau, arrachant un sourire à l’ancien militaire. « Elena va pouvoir répondre à vos questions, mais vous savez quoi ? Prenez-le dans les bras et puis on va aller rejoindre les autres, près du buffet avant que tout disparaisse ! » répondit Marlène sur un ton enjoué en prenant le chiot et le calant entre les bras d’Oliver qui lança un regard à Hank, l’air de dire : « Et lui, personne ne lui refile un clébard ? » Mais ce dernier haussa les épaules, tapota sur la tête du chien avant de se précipiter à la suite de la créatrice de l’association. Oliver se tourna vers Elena, puisqu’on l’avait nommée comme la personne à qui poser des questions. « Il s’appelle comment ? »
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Elena Pierce
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MessageSujet: Re: When I found you - Juillet 2015    When I found you - Juillet 2015  Icon_minitimeDim 3 Nov - 16:36

S’étant échappée de la salle où avaient lieux speech et démonstration, Elena savourait pleinement le calme et la présence rassurante des chiens. Même là, même sur elle, qui n’était pas une militaire réformée se trainant des souvenirs d’horreur de guerre et un syndrome post-traumatique, même sur elle, la présence des animaux avait un effet apaisant.
Elena n’avait jamais été d’une grande sociabilité. Ayant perdu ses parents jeune, elle avait alors vogué de foyers en foyers, de familles d’accueil en familles d’accueil où l’absence d’amour et d’affection avait creusé un profond fossé entre elle et le genre humain. Les violences physiques et psychologiques associées à la peine de cette perte tragique avait envoyé la gamine qu’elle était alors, dans un tourbillon de colère et de répulsion pour le genre humain. Ce n’était que la rencontre fortuite avec un éducateur canin spécialisé dans les chiens dangereux qui avait eu raison de son caractère tempétueux. Et s’il avait réussi à apaiser sa colère et à lui donner un but dans la vie, la volonté d’une carrière, il n’avait toutefois pu soigner son trouble social et sa peur de l’autre. Même encore aujourd’hui il était dévasté de voir à quel point Elena se laissait maltraiter par ses semblables quand elle ne partait pas en courant dans l’autre sens.

Mais les animaux… eux c’était autre chose. Elle se sentait en paix, en confiance et entière avec eux. Ils n'avaient aucune méchanceté en eux, aucune fourberie et aucun désir de trahison. Les fesses au sol, elle profitait silencieusement de la présence des chiots autour d’elle. L’un blottit entre ses jambes, l’autre lui mordillant affectueusement les doigts, les autres dormant en un tas de peluches, elle avait le sourire aux lèvres et sentait les battements de son coeur s’apaiser. Oui, avec les animaux elle se sentait bien. Rien à voir avec ce qu'elle ressentait lorsqu'elle devant interagir avec des inconnus dans une foule. Dans le cadre de son travail elle faisait un effort surhumain pour communiquer avec les propriétaires. Par chance ses collègues la connaissaient et prenaient le relais face à des clients trop difficiles ou trop bavards. Avec le temps elle avait apprit à apprécier sa clientèle. Après tout, ces gens là venaient la voir pour une seule et unique raison : le bien-être de leur animal. Et en cela elle parvenait à faire tomber les barrières qui la retenait et à s'ouvrir un peu plus à eux. Mais tout tournait autour des animaux. Tout était grâce à eux. Et ce qu'elle les aimait ces animaux ! Ce qu'elle aimait les soigner !

« … Et si vous ne vous sentez pas prêt à créer un partenariat comme celui de Shaggy et du Major Davis, sachez que notre association organise aussi des événements au contact des animaux sans aucune responsabilité de propriétaire. Vous pouvez tout aussi bien venir trouver et offrir du réconfort auprès de nos chiens et chats qui sont en refuge. Mais pour cela je vous laisse venir me voir si vous souhaitez en savoir plus. Un buffet se trouve derrière vous, alors profitez-en ! »

Voilà que les derniers mots de Marlène résonnaient dans les hauts-parleurs annonçant la fin du speech et le début des festivités et des échanges verbaux. Un long soupire s’échappa de la vétérinaire tandis que le plus doucement possible elle se levait et enjambait la barrière du parc à chiots, tout en se préparant au retour de la présidente. Avisant un gobelet et une bouteille d’eau sur la table, la jeune femme se servit un verre. C’est alors que la porte s’ouvrit, laissant entrer un brouhaha effrayant ainsi que trois personnes. En se retournant, la vétérinaire fut surprise de voir Marlène accompagnée de deux hommes. Remarquant que l’un d’entre eux était le militaire blond qu’elle avait aperçu un peu plus tôt elle sentit le malaise la gagner. Non ! Merde ! Pourquoi ?! Marlène ne fit pas fi de la réaction de la vétérinaire et dissipa le tout en présentant ces messieurs. Posant son gobelet sur la table, la blonde s’avança et tendit la main pour saluer donc Hank et… Oliver. En serrant la main de ce dernier elle sentit ses entrailles s’agiter et une bouffée de chaleur la submerger. Bon dieu ce que cet homme était beau ! Marlène parlait et parlait encore, s’agitant comme la femme affirmée et sure d’elle qu’elle était. Quant à Elena elle n’avait sortit aucun son jusqu’ici, se contentant d’un timide sourire envers les eux hommes juste avant que Marlène ne fiche un chiot dans les bras d’un des soldats.

« Tu ressembles à une grosse peluche toi ! » Même sa voix était belle. A la fois douce et grave. On avait du mal à imaginer un tel type tuer des gens dans un pays en guerre. L’homme se tourna alors vers elle, accentuant profondément le malaise qu’elle ressentait déjà. « A partir de quel âge sont-ils confiés pour aider… nous autres ? » La jeune femme se tourna vers Marlène mais cette dernière lui renvoya la balle. Non. Plutôt lui jeta le ballon dans la gueule de toute ses forces. Prise au dépourvu, il fallut à Elena plus d’une demie seconde pour se ressaisir. Question, réponse, quel âge ?
« Euh… Tout dépend du profil psychologique de l’animal en fait. » Consciente soudainement que sa réponse n'en était pas une. Enfin pas vraiment... Elle explicita alors et se mit au niveau d’Oliver tout en se concentrant sur le chiot qui mordillait les mains de l’homme. « Certains chiens, comme ceux-ci, sont élevés dès le plus jeune âge pour devenir des chiens d’assistance. D’autres, je sais pas si Marlène vous l’a expliqué, mais d’autres sont issus de sauvetages. Ce sont des chiens adultes, parfois maltraités qui ont besoin d’aide mais peuvent tout autant en donner. L’association tend alors à réhabilité ces chiens et à leur offrir un foyer durable et une mission importante. Une sorte… d’entraide mutuelle… » Elle tenta alors de regarder le jeune homme, toujours autant perturbée par ces traits fins et harmonieux et ces yeux d’un bleu céruléens, et se sentant rougir elle détourna le regard. C’est à ce moment précis que Marlène et le dénommé Hank passèrent la porte dans l’autre sens, les laissant là comme deux imbéciles. La laissant là, démunie, face à un type qu’elle ne connaissait pas et qui la mettait terriblement mal à l'aise. Prenant son courage à deux mains, la jeune femme se redressa et répondit du plus naturellement possible à Oliver. « Elle c’est Phoebe, elle a tout juste trois mois et va bientôt intégrer le programme. Vous seriez intéressé par le programme c’est bien ça ? »

Aussitôt elle regretta sa question. Quelle idiote ! Bien sur qu’il serait intéressé par le programme. Sinon il ne serait pas là, avec un chiot dans les bras et à suivre Marlène comme son ombre. Bon sang mais qu’elle conne ! S’ignorant elle-même et ses questions stupides, elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit avant de laisser passer Oliver et Phoebe. A ce moment là d’autres bénévoles firent leur apparition, pénétrant dans la pièce et allant chercher les autres chiots, certainement sous les ordres de Marlène. Même si ceci déplaisait à Elena que les chiots soient manipulés par tout le monde, c’était cependant un excellent exercice de sociabilisation. C’était important que les chiens apprennent à être touchés, tripotés et entourés de monde. Une fois les bénévoles passés avec leur animal dans les bras, la vétérinaire referma la porte et s’empressa de rejoindre Oliver et Phoebe. « Vous avez déjà eu des chiens ? » Demanda-t-elle alors, avant de se demander clairement à elle-même ce qu'elle foutait là et pourquoi elle posait des questions aussi connes !
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