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 Let me take a step towards you - Alex <3

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Manek Kirschnen
Manek Kirschnen



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MessageSujet: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 10:34



« Tommy ? » appelle-t-il depuis le salon alors qu’il n’entend plus de bruit provenant de la chambre de son fils, et ça c’est très étrange. Il se méfie, Manek, lorsque le silence règne dans l’antre d’un enfant, cela n’augure rien de bon, croyez-le sur parole. Il attend quelques secondes, sans réponse, alors il quitte son canapé, et se traîne jusqu’à la chambre de son fils, placée pile face à la sienne. Le grand blond s’appuie contre le chambranle de la porte et regarde avec attendrissement son gamin de cinq ans, plongé dans un vieil album photo qu’il a dû dégoter malicieusement dans la chambre de son père. Ce dernier s’approche sans bruit, espérant ne pas faire grincer le parquet flottant qui recouvre le sol. Ce n’est qu’une fois arrivé à sa hauteur, que ce petit bout de lui le remarque enfin et ouvre la bouche de surprise. « Qu’est-ce que tu regardes ? » demande doucement Manek, en s’accroupissant à côté de lui pour voir de plus près les photos. Il les a tout de suite reconnues, mais il préfère questionner son fiston. Ce dernier prend un air sérieux et gêné à la fois, cherchant ses mots. « Baaah.. Je voulais voir des photos de maman. » L’air triste de Tom accable Manek, alors qu’il finit par entourer de ses bras l’enfant en l’attirant contre lui. « Il faut me demander, je peux même laisser une photo de maman dans ta chambre, si tu veux, comme ça tu pourras toujours la voir, lorsque tu viens ici. » Un sourire illumine le visage innocent face à lui, juste avant que ce même visage ne s’enfouisse dans le cou de son père, réchauffant aussitôt le cœur de ce dernier, qui venait d’être meurtri. Si ce divorce n’a pas traumatisé Manek, il se rend bien compte des effets néfastes sur leur fils, à Emma et lui. Et égoïstement, il se demande si son Tom cherche aussi des photos de lui lorsqu’il vit avec sa mère, ou si la présence d’un autre homme dans leur vie comble le manque. L’idée fait monter une rage sourde en lui. Il déteste les conditions de la garde qui sont injustes. Un week-end sur deux. Et parfois les vacances. Mais c’est rare.
« Allez, viens mon grand, on va jouer aux Lego dans le salon. » Il se redresse et l’enfant s’empare de sa main, laissant l’album photo sur le sol, et suivant son père en trottinant jusqu’au salon. Là, Manek renverse un bac de petites pièces plastiques et s’assoit par terre, son fils en face de lui qui pioche déjà des pièces. « Qu’est-ce que tu veux fabriquer cette fois ? » demande-t-il en commençant à trier des pièces par couleur. « Un bateau. » - « Encore ? » - « Oui, j’aime trop les bateaux. Et les tiens sont beaux, papa. » Sur ces mots, Tom se traîne à quatre pattes pour se tenir aux côtés de son père qui, tout sourire, commence à sélectionner plusieurs pièces. « Choisis la couleur de la coque. » - « Multicolore ! » Les rires du père et du fils emplissent la pièce alors qu’ils commencent à fabriquer ce fameux bateau. Les minutes passent, presque une heure, en réalité, et soudain Tom relève les yeux vers son père, s’arrêtant subitement dans le montage. « C’est ce soir que ta copine vient à la maison ? » Un sourire étire les lèvres de Manek. « Mon amie. Oui, c’est ce soir. Tu as envie de la voir ? » Un hochement de tête rapide sert de réponse à la question alors qu’il reporte son attention sur le bateau en construction. « Elle est belle ? Comme maman ? » Depuis quand les enfants se demandent si les personnes qui entourent leurs parents sont beaux, se demande Manek en regardant curieusement son fils. Ouh, ceci n’annonce rien de bon quant au futur de son garçon : s’il commence à s’intéresser à la beauté des femmes… Il va se perdre. « Elle a de beaux cheveux, comme maman. » - « Oh. » Et le silence retombe alors que Manek regarde de temps à autre son fils, en se demandant ce qui trotte dans cette petite tête. Il lui a parlé d’Alex, sans entrer dans les détails évidemment, la présentant comme une amie qu’il a retrouvée à Los Angeles. Une amie avec qui il a participé à des cours de cuisine. Après l’avoir revue une première fois, lors de leur rencontre, il n’avait pas hésité très longtemps à la contacter à nouveau. Il n’avait trouvé aucune excuse, alors qu’elle lui avait laissé son numéro en cas de besoin. Il n’avait besoin d’aucun service de sa part, il avait juste envie de la revoir, et pas de la laisser filer dans la foule grouillante de Los Angeles. Il n’a pas eu le cœur à attendre, ni l’envie de croire à une espèce de destin, ou à l’inverse de hasard, qui les aurait conduit à se retrouver au même endroit, au même moment. Il a voulu provoquer une nouvelle rencontre et après avoir marché sur des œufs, ne voulant pas être intrusif, collant, ne sachant même pas si c’était correct, il lui a proposé de venir avec lui à des cours de cuisine. S’il avait senti son hésitation au début, et l’avait acceptée, il avait été d’autant plus heureux, bêtement, lorsqu’elle avait accepté. Il a imaginé que cela représentait un effort considérable, et la coupe d’une tranche dans son temps libre. Peut-être même qu’elle savait très bien cuisiner en réalité ? Il n’avait même pas imaginé une seconde qu’elle ait pu faire semblant, et à présent l’idée lui traverse l’esprit. Non… Il secoue la tête pour lui-même sous les yeux interrogateurs de son fils.
Et aujourd’hui, Alex a bien voulu venir dîner chez lui. En réalité, il ne lui a pas proposé un dîner, mais la préparation d’un dîner à quatre, voire six, mains. Il lui avait précisé que son fils serait présent et qu’il désespérait un peu de ne jamais voir d’amis chez lui. Et c’était vrai, et triste en un sens, mais Manek n’invitait que rarement des personnes. Bien sûr, il lui est arrivé de sortir et ramener quelqu’un chez lui, pour une nuit, mais Tom n’en a jamais été témoin, et heureusement.
La sonnette se met tout à coup à sonner et Manek se penche en avant pour lire l’heure indiquée par le lecteur blu-ray. Ses yeux s’écarquillent, il n’a pas vu le temps passer et il n’a rien mis en place dans la cuisine ! « C’est elle ? » demande aussitôt Tom en sautant sur ses pieds, avant de courir jusqu’à la porte sans attendre la réponse de son père. Sa petite main s’agrippe à la poignée qu’il abaisse, puis il tire la porte et accueille Alex d’un chaleureux « Bonjour ! Tu es la copine de papa ? » Manek relève un regard désespéré vers Alex en faisant signe d’une main qu’il raconte n’importe quoi. Un enfant, quoi. Puis, il se rend compte du spectacle qu’il offre : assis par terre dans son salon, à côté d’une pile de Lego, un bateau en construction juste devant lui. Il se lève aussitôt en s’approchant. « Entre vite, j’ai mal au bras ! » demande Tom, toujours suspendu à sa poignée. « Il ne connaît pas la délicatesse, excuse-le. » dit simplement Manek en venant à sa rencontre, un sourire sincère qui ne le quitte pas depuis qu’il l’a vue passer la porte. « On se présente, jeune homme quand on reçoit quelqu’un chez soi. Allez. » dit-il à l’adresse de Tom qui regarde avec une curiosité non dissimulée la jeune femme qui se tient en face de lui. Il semble un peu intimidé à présent qu’Alex est entrée dans l’appartement. « Il retrouvera sa langue plus tard. En attendant, je te présente Tom, mon fils, et Tom, c’est Alex, l’amie de papa. » corrige-t-il doucement en portant un regard bienveillant sur lui. De son côté, Manek ne s’approche pas davantage d’Alex, respectant la distance qu’elle provoque naturellement. « Je suis désolé, comme tu le vois, on était très occupé… Et je n’ai pas vu le temps passer, alors je n’ai même pas pris d’avance pour le repas. » explique-t-il en écartant les bras de désarroi et désignant les Lego. « Tu veux boire quelque chose ? »
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Alex Regan
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 12:50

Elle ne savait pas très bien pourquoi elle avait dit oui. Oui à ces stupides cours de cuisine qui la forçaient à sortir de chez elle, à se rendre à l’autre bout de la ville et à croiser des gens. Et elle ne savait pas très bien pourquoi elle avait proposé de reproduire la recette à deux, un soir. Mais quelle idée !
En fait si. En fait, elle savait très bien pourquoi. C’était à cause de Manek. Manek. Voilà la source de tous ces chamboulements et de cette idée incongrue qui lui avait fait dire une chose pareille. A ce moment précis, devant sa porte, elle éprouvait le même sentiment bizarre que la première fois qu’elle avait traversé cette rue. Un coeur battant, le souffle court et une douce terreur au fond du ventre. Mais aujourd’hui c’est un sourire qui succéda à son soupire. Elle était terrifiée certes. Terrifiée de pénétrer dans cet appartement, à huis clos, terrifiée par l’idée de rencontrer son fils. Mais lui serait là. Manek serait là. Rassurant comme toujours.

C’est certainement à la suite d’une victoire sur un suspect et d’un crochet bien envoyé dans la mâchoire d’un inconnu après une bousculade musclée qu’elle avait décidé, sur un coup de tête, de se pointer à ces fameux cours de cuisine. Elle avait vu la surprise et la joie apparaitre dans le regard de son sauveur, et cela lui avait réchauffé le coeur. D’abord intimidée et hésitante, elle s’était surprise à sourire au fil des cours et puis même à rire devant leur maladresse. Elle s’était même surprise à apprécier sa compagnie, bien plus que lors de cette fameuse conversation autour d’un café. Et chaque fois que son travail et son entrainement douloureux avec Alaric le lui avait permis, elle était allée retrouver le photographe dans ses cours culinaires. Ces moments là lui faisaient l’effet d’une boule à neige. D’un jardin secret farouchement préservé dont elle ne parlait à personne. En compagnie de Manek, elle avait l’impression de pouvoir être un peu elle même. Pas de jugement, pas de regard attristé devant certaines de ses réactions, pas de questions, et pas de colère. Il comprenait. Il y avait, avec lui cette facilité de parole qu’elle ne trouvait avec personne d’autre. Il y avait un avant, certes, mais il comprenait. Lui, il comprenait. Et sous son regard elle avait l’impression de grandir et de renaitre peu à peu.
Si les combats qu’elle menait avec Alaric donnait un os à ronger à sa rage, les moments passés avec Manek apaisaient ses peurs.

Enfin… pour le moment, son coeur battait à tout rompre et c’est d’une main tremblante qu’elle appuya sur la sonnette. Le dit coeur manqua deux ou trois battements lorsque la porte s’ouvrit rapidement, laissant apparaitre un petit bout qui la salua joyeusement. Ne s’attendant pas du tout à ce genre d’accueil, elle resta un instant interdite, bredouillant un : « Oh euh… Bonjour… Je… euh oui, je crois… » Levant les yeux elle aperçu un Manek, assis plus loin dans le salon, au milieu d’un tas de Lego. « Entre vite, j’ai mal au bras ! »
« Oh ! Euh, pardon. Désolée. » dit-elle au garçon tout en se glissant précipitamment derrière lui pour qu’il referme la porte. Décidément… Sur le moment elle se sentie perdu, et extrêmement gênée. La jeune femme avait l’impression d’interrompre un moment sacré père-fils. Quel soulagement ce ne fut pas que de voir Manek se lever et venir à sa rencontre. Voilà au moins un paramètre non étranger. Alex lui retourna un léger sourire à sa remarque avant de reposer les yeux sur le petit garçon. Elle sentait parfaitement le regard du petit qui la détaillait de haut en bas et de bas en haut. Dans le genre géant… Alors le photographe fit son rôle de père et reprit doucement son fils avant de faire les présentation. Toujours figée dans son coin d’entrée, Alex essaya d’offrir un sourire agréable à l’enfant, accompagné d’un « Enchantée Tom. »

Depuis combien de temps n’avait-elle pas été en compagnie d’enfant ? Cinq ans ? Sept ans ? Plus ? Elle se souvenait des bambins des amis et de la famille, là-bas, en Alaska. Mais après, à New-York et puis encore après, à Los Angeles. Non cela ne lui disait rien. Quoiqu’il en soit le petit faisait soudainement son timide et l’attention d’Alex se reporta de suite vers Manek. Quelle joie de le voir. Elle inspira profondément et souffla doucement afin de calmer les battements de son coeur et faire doucement redescendre la pression qu’elle s’était infligée. Oui elle était tendue, stressée, mais cela avait simplement à voir avec son manque d’habitudes sociales, rien avec son traumatisme.

Alors, Manek s’excuse pour n’avoir prit aucune avance sur le repas, parce qu’il étaient occupés avec Tom. Elle se veut rassurante. Après tout il est chez lui, avec son fils, et a bien le droit de faire ce qu’il veut.
« C’est ce que je vois. Ne t’inquiète pas, c’est pas grave. » Il enchaine ensuite et lui propose quelque chose à boire. Alex n’est pas une très grande consommatrice d’alcool. Disons qu’elle a parfaitement conscience des effets que l’alcool peut avoir et se doute pertinemment qu’avec un traumatisme comme le sien ce n’est peut être pas une idée très judicieuse. Mais en toute sobriété elle lève alors un sac qu’elle tenait depuis tout ce temps à hauteur. « J’ai pris du vin. J’ai regardé sur internet, apparemment le Cabernet Sauvignon va très bien avec ce qu’on a prévu. Donc ben… à essayer. » Elle n’est pas sure d’elle, elle ne fait qu’énoncer ce qu’internet a bien voulu lui dire. Après tout elle n’est pas experte en oenologie. « J’ai aussi pris un Saint Emilion, parce que quoiqu’il en soit, je crois que le Saint Emilion est une valeur sure quoiqu’il arrive. » Elle est complètement larguée, hésitante, un peu apeurée par tant de pression. Etre chez Manek, et face à son fils l’intimide énormément. Mais après tout pourquoi s’en inquiéter ? Elle sait qu’il sait déjà tout ça, et qu’il ne lui dira rien, ou ne fera rien pour la mettre encore plus mal à l’aise. Alors, gentiment, elle lui donne les bouteilles de vin et enlève son manteau qu’elle accroche dans l’entrée. Jetant un rapide coup d’oeil à la pièce ses yeux se reposent sur les Lego. « Vous étiez en train de construire quoi ? Un vaisseau spatial ? » Demande-t-elle. Parce qu’elle croit savoir que les petits garçons aiment les vaisseaux spatiaux et que partout où elle peut bien aller elle n’entend que parler de ces films, Star Wars…
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Manek Kirschnen
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 13:01

La faire entrer chez lui, ça n’était pas dans ses plans, pas au début en tout cas. Lorsqu’elle l’avait retrouvé, il y a quelques mois de cela, il avait perçu toute la détresse, la peur, la méfiance qui émanaient d’elle. Il avait supposé que sa curiosité avait été satisfaite, et qu’elle allait faire son bout de route de son côté, à présent qu’elle avait recollé les morceaux de son histoire, rempli les trous en y glissant son nom et un visage. C’était sûrement ce qu’elle avait prévu. Mais il avait fallu que Manek ne la laisse pas partir si facilement, si vite. Elle lui avait laissé sa carte en cas de nécessité. Et peut-être bien qu’il en avait abusé un peu plus tard.
Avec le recul, en la voyant devant son fils, devant lui, il se dit que ce n’était pas une mauvaise idée, finalement, et qu’il avait peut-être même bien fait de provoquer d’autres rencontres ? D’avoir proposé ensuite une activité commune avec les cours de cuisine. Il ne la perdait pas de vue, ainsi. Et il voyait certains changements s’opérer entre eux. Du vouvoiement, ils étaient passés au tutoiement, et il la sentait se détendre plus rapidement qu’avant lorsqu’ils se retrouvaient. Là où elle ne laissait rien passer à leurs débuts, quelques semaines plus tard, elle finissait par s’entrouvrir légèrement, en lui laissant apercevoir des morceaux d’elle, des traces d’humour, la perception du sien, des sourires tout en retenue et parfois qui craquaient plus qu’elle ne l’aurait souhaité.

Manek a été témoin de tout ça, et aujourd’hui, alors qu’il la contemple, il se rend compte des efforts qu’elle a fait pour venir jusqu’ici, chez lui. Pour accepter de découvrir son appartement, un endroit inconnu pour elle, et son enfant, Tom, un petit garçon curieux et plein de vie. Qui fait d’ailleurs une démonstration en l’accueillant d’une façon bien désinvolte, qui lui ressemble assez. Que peut-on attendre d’un enfant de cinq ans, après tout ? Mais cela lui donna l’occasion de la voir confronter à un enfant, représentant de toute l’innocence perdue par les adultes, et certainement encore plus par elle. Pour Manek et ses yeux fatigués d’avoir vu trop de paillettes et l’envers du décor, c’est toujours un ravissement de pouvoir assister aux bonheurs simples que son fils remarque et qu’il est lui-même amené à redécouvrir. Il réalise, jour après jour, à quel point son Tommy lui apporte et lui apprend, du haut de son jeune âge.

Il voit bien qu’elle n’est pas des plus sereines, mais il va tout faire pour la faire rapidement sentir à l’aise, car ici, elle ne risque rien. Il n’y a qu’eux trois, et un plat qui demande à être cuisiné. Alors, il lui offre un premier sourire en s’excusant rapidement. Et c’est elle qui s’applique à le rassurer aussitôt. Il lui propose à boire, peu importe ce qu’elle désire il a de tout ; en alcool, il a des apéritifs, mais aussi un peu de vin, et puis si elle préfère les jus de fruits, il a ce qu’il faut, puisque Tom ne jure que par ses briques de jus de fruits au petit-déjeuner. Alors, certes, les briquettes, c’est pas la grande classe pour les adultes… Elle lève alors un sac, qu’il ne voit que maintenant : il ne l’a même pas remarqué. Elle énonce alors ce qu’il contient, et le blond sent ses lèvres s’étirer alors qu’il entend qu’elle s’est renseignée sur internet pour savoir quoi ramener. L’attention le touche et il se dit qu’il a sûrement bien fait de lui proposer cette invitation, comme une bouteille lancée à la mer. Elle semble avoir joué le jeu, et s’est présentée, avec de quoi arroser le repas. Les sourcils de Manek se lèvent légèrement lorsqu’elle mentionne le St Emilion. Son vin préféré. Il imagine le prix de la bouteille, importée de France et se sent gênée à l’idée qu’elle ait fait de son mieux, et d’une façon prodigieuse. « Merci beaucoup, et je pense qu’on va partir sur le St Emilion, c’est effectivement une valeur sûre, mais c’est aussi l’appellation de mon vin préféré. » lui confie-t-il dans un sourire, alors qu’il récupère le sac pour la débarrasser enfin. Aussitôt il la voit quitter sa veste et la poser au bon endroit. D’un signe de tête il l’invite à le suivre jusqu’à la partie cuisine, ouverte sur le salon, séparés simplement par la table où ils dîneront. Manek sort les bouteilles en les disposant sur le plan de travail, et regarde les étiquettes de chacune d’elles, lorsqu’Alex lui pose une question. Il se retourne vers elle et regarde ce dont elle parle. « Un bateau. On a essayé les vaisseaux, mais… Tom a une passion pour les bateaux. Je ne sais pas d’où elle lui vient. Il n’a jamais mis un pied en mer. » dit-il dans un sourire tendre qu’il adresse à la brune. « Tu as des talents cachés en Lego ? Spécialisation vaisseau spatial ? » demande-t-il sur le ton de l’humour en sortant deux verres à pied. Son regard se porte sur la petite silhouette de son fils qui les regarde en coin en allant se réinstaller parmi les pièces plastiques. Récupérant un tire-bouchon, il s’attèle à l’ouverture de la bouteille et lorsque c’est fait, il se munit d’un verre : « Je te sers ? Il faut au moins que tu le goûtes. » Il verse le liquide aux nuances pourpres, sans en remplir le verre et réitère le mouvement dans un second récipient. Manek remarque les regards un peu curieux et insistants de son fils à leur encontre. « Je crois qu’il est curieux de te connaître. Il ne rencontre pas beaucoup de monde, quand il est avec moi. » C’est une constatation banale, mais qui le fait réfléchir. Peut-être s’enferme-t-il trop avec son fils ? Même sans lui ? Il avait côtoyé tant de personnes par le passé ; aujourd’hui il apprécie ce détachement et cette petite solitude. Mais avoir quelqu’un chez lui, Alex, ce soir, lui fait également du bien. Il ouvre un tiroir et en sort son cahier de notes de cours de cuisine. Il tourne quelques pages, avant de tomber sur la bonne recette à reproduire. Un risotto aux champignons, aux noisettes légèrement caramélisées et au foie gras poêlé. Ses yeux scrutent le profil d’Alex, penchée au-dessus de la recette, et il retient sa respiration un cours instant en profitant de ces quelques secondes où il peut l’observer en toute liberté. « J’ai acheté tout ce qu’il faut, il n’y a plus qu’à. » annonce-t-il dans un sourire, en glissant ses doigts autour du pied d’un des verres, avant de le tendre à Alex. Il prend le sien, le lève un peu et trinque avec elle. « A un repas réussi ? »
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Alex Regan
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 13:07

La tension qui l'habite, n’a rien à voir avec ses peurs ordinaires. Oh bien sur, elle a toujours cette crainte de l’enfermement et du contact, et bien entendu que son regard repère et enregistre automatiquement la disposition des pièces et l’emplacement des portes et des fenêtres ! Mais la tension qui grouille en elle n’est pas sentiment de menace. C’est une douce tension portée par la curiosité et quelque chose d’encore incertain mais ô combien intrigant. Lorsqu’elle pénètre dans la maison de Manek, elle en ressent de suite un sentiment de bien être. L’endroit est chaleureux, doux, aspire à la détente après une dure journée de labeur, et si déconcertant que soit l’accueil, elle doit bien admettre que se faire accueillir par Tommy est juste… adorable. Sa fraicheur, son innocence, tout cela lui rappelle qu’elle n’a rien à craindre. Non. Avec Manek, elle n’a rien à craindre.

Elle ne comprend toujours pas ce qui lui a prit d’accepter de se joindre à lui pour ces cours de cuisine. Mais en rien elle ne le regrette. Avoir dit oui sur un coup de tête, elle ne pouvait décemment pas se raviser par la suite. Et qu’avait-elle à craindre de quelques cours de cuisine ? C’est ainsi que petit à petit, et quand son emploi du temps le lui permettait, elle avait rejoint le photographe dans le centre de Los Angeles, pour des cours particuliers de cuisine. En binôme, ils avaient appris à cuisiner correctement des oeufs, marier les bons ingrédients et soigner les présentations. Manek avait choisi d’apprendre à cuisiner pour son fils. Et en ce qui concernait Alex… cela ne lui faisait pas de mal d’apprendre à bien cuir des pâtes. Pas douée pour un sous et rendue maladroite par sa gêne et sa peur des gens, elle avait fini par se détendre au fils des soirs et avait même commencé à rire de ses maladresses. Le temps aidant, et la douceur innée de l’homme, avait rendu les choses plus faciles. D’une rencontre dans un café, à quelques messages de temps en temps, elle se prenait à attendre avec impatience ces soirs où elle pouvait le rejoindre pour apprendre à battre une béchamel. Mais ce soir, c’était le grand soir ! Tous deux avaient décidé de tenter le saut en chute libre. Un repas complet sans professeur ! Du point de vue d’Alex, ils étaient sacrément mal barrés. Mais Manek s’était montré confiant. Soit…

Après être entrée dans le vestibule et avoir fait la connaissance de Tom, la jeune femme se force à se détendre. D’un mouvement équivoque elle roule les épaules afin de relâcher les muscles puis tend son sac contenant les bouteilles de vin achetées un peu plus tôt. Elle en évoque le contenu rapidement, en fonction de qu’elle a apprit sur le vin, et sur ce qu’on lui à dit. Le sourire que lui renvoie l’homme la ravi. Et après avoir ôté et accroché sa veste, elle le suit timidement dans la cuisine tout en observant discrètement les lieux.
« Oh ! … » Son sourire s’élargit avant de se briser derrière la gêne. Elle ignore pourquoi mais savoir que le Saint-Emilion est son vin préféré la gène délicieusement. Prendre conscience de la dimension de son geste banal sur la simple base d’un bon vin la met mal à l’aise. Avoir tapé dans le mille par hasard est quelque chose d’étrange et intrigant. Mais comme l’est leur relation depuis le début non ? Un hasard opportun et bénéfique. Une balade, un puits… une trappe, une libération… une rencontre, un café… un texto, des cours de cuisine… et une bouteille de vin qui sonne comme un cadeau. Encore une fois le Destin a bien joué son rôle.

Non loin de lui, elle l’observe sortir les bouteilles du sac et les disposer face à lui. Son regard se porte alors sur la cuisine puis plus loin sur le salon. Elle demande ensuite ce que le père et le fils pouvaient bien construire avec des Lego. Manek lui répond que’ils essayaient de construire un bateau. Tom est passionné par les bateaux. Cela la fait sourire et son esprit s’égare un instant sur le port de Skagway avec ses gros navires de croisière faisant escale dans sa ville natale. En voila un qui aurait été ravi de voir de si gros bateaux. Elle-même se rappelle soudainement ses yeux émerveillés devant ces géants des mers transportant des centaines et des centaines de personnes dans son ventre de métal. « Tu as des talents cachés en Lego ? Spécialisation vaisseau spatial ? » Gné ? Elle met une seconde avant de comprendre, ce qui a pour effet de la faire pouffer de rire en rougissant. « Non ! Aucun talent de construction à ce niveau là. Comme tu as pu t’en apercevoir, je ne suis pas vraiment douée de mes dix doigts. » Et c’est peu dire. Maladroite en cuisine comme en bricolage. Heureusement que son travail au FBI lui demande plus un travail d’esprit que manuel. Regagnant son sérieux, elle glisse un regard en coin pour observer le petit garçon qui est reparti jouer avec ses Lego. Elle lui adresse même un léger sourire devant ses regards insistants et faussement discrets. Quelle innocente curiosité. Elle remarque alors ô combien il ressemble à son père. Est-ce une déformation de son travail de profiler ? Mais elle note la forme du nez, la couleur des yeux, l’ossature de la mâchoire. En grandissant, Tommy sera le portrait craché de son père. La remarque du paternel la fait sourire avec affection. Elle pose son regard sur Manek en souriant avec une pointe de moquerie. « Papa Bear hein ? Tu ne le gardes que pour toi ?» Aussitôt elle baisse les yeux puis va les reposer sur Tommy. Un papa ours. Cela correspond bien au photographe en effet. A chaque moment passé ensemble il n’a fait que parler de son fils. Manek prend très à coeur son rôle de père et cela rajoute à l’image sécuritaire qu’elle a de lui. L’image d’un homme bon, et protecteur.

Soudain l’homme ouvre un tiroir et en sort un cahier. Ah ! Le fameux cahier des cours de cuisine ! Elle s’approche légèrement afin de lire la recette du jour par dessus son épaule. Cette soudaine promiscuité lui fait manquer un battement et il lui faut toute la volonté du monde pour que ses yeux s’accrochent aux mots et que son cerveau en fasse l’enregistrement. Ce n’est pas tant d’être proche de quelqu’un. Ça, elle a appris et continue à apprendre à gérer cette proximité. Que ce soit dans ses entrainements au FBI ou dans ses cours de boxe, elle a bien du se faire à l’idée qu’il n’y aurait pas toujours minimum 60 centimètres entre les autres et elle… Non, ce qui la trouble et l’empêche de se concentrer sur les ingrédients c’est le fait que ce soit Manek… Elle frissonne légèrement lorsqu’il reprend la parole, affirmant avoir acheté tout ce qu’il faut. Bien. Elle lui adresse un sourire lorsqu’il lui tend un verre de vin puis grimace à ces paroles.

«Hum… disons plutôt : A une soirée réussie, et espérons-le, un repas mangeable. »

Oui, elle ne se fait pas du tout confiance. Il faut dire que depuis deux ans, le retour à la vie est un peu chaotique et qu’au de la du manque de temps pour cuisiner elle n’en a, avouons le, jamais envie. Alex n’est pas, plus, de ces filles qui passent leur temps à se préoccuper de leur bienêtre. Après autant de temps passé dans les geôles d’un psychopathe, manger est devenu un acte vital et prendre soin de soi un luxe. Toutefois, ce soir, elle est bien décidée à faire des efforts et à laisser au mieux possible son passé de traumatisée à la porte. C’est pour cette raison, que tout en douceur, elle porte le verre à ses lèvres et boit une toute petite gorgée.
Bon sang ! Il a raison. Ce vin est délicieux. Le gout lui crache même un regard de  parfaite surprise. « Hum ! Tu as raison, ce vin est délicieux. »
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Manek Kirschnen
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 13:12

C’est de ce genre de sourire dont Manek est le nouveau témoin. Se remémorant leur rencontre au café, afin qu’elle mette un visage sur un nom, un rôle, il peut clairement saisir la différence entre les mois. D’une jeune femme maîtrisant ses émotions du mieux qu’elle pouvait afin de ne rien laisser paraître, ou de mal vivre ces émotions, à une jeune femme dont le sourire s’élargit, dont le regard se met à briller, pétiller, reflétant la vie qui navigue en elle. Le photographe a remarqué tout cela, se trouvant chanceux de la voir évoluer à ses côtés, en quelque sorte, ou du moins, lors de leurs moments partagés. Il ne saurait dire s’il peut appeler ça de la complicité, mais la proximité entre eux s’est instaurée.

Tom est retourné à ses lego, sagement, leur jetant un regard régulièrement, ses oreilles écoutant probablement la conversation : Manek est persuadé qu’il s’en lassera rapidement, les conversations d’adultes n’intéressent pas les enfants de cinq ans. Il garde un œil sur lui, ne voulant pas qu’il se pense délaisser à cause de son invitée. Mais le môme semble assez concentré pour ne pas en vouloir à son père. Alors le blond se concentre plus sereinement sur Alex, qui se tient à ses côtés. Ils discutent notamment de son fils, de ses passions du moment, en partie les bateaux, qui semblent durement l’intéresser. C’est ce qu’il lui réclame toujours, quasiment. En expliquant qu’il n’a jamais mis le pied sur un bateau, les ayant seulement vus au port ou au large, le père se demande s’il ne devrait pas organiser une sortie en mer. Une petite croisière, ou alors, simplement une barque sur un lac des alentours. L’idée lui traverse l’esprit, et alors que ses iris se posent sur la brune, il se demande si elle a le pied marin, et peut-être qu’elle aimerait se joindre à eux ? Mais il sent qu’il s’emballe trop tout à coup. L’invitation serait sortie de nulle part ; il doit d’abord voir ce qui est possible avec Tommy avant d’envisager davantage. L’idée le séduit totalement, il ne se le cache pas, mais pour l’heure, leur mission sera de préparer le repas et il vaut mieux commencer par ça. La réponse à sa question sur ses talents cachés le fait sourire, il hésite puis lance simplement : « Je suis certain qu’il se ferait un plaisir de te montrer comment faire. » Il aperçoit d’abord la réaction du petit garçon qui en réalité écoutait et tourne vivement la tête dans leur direction. Ainsi ce garnement suit les échanges des adultes. Un fin sourire étire les lippes du paternel, alors que sa progéniture retourne à son occupation favorite. La remarque d’Alex le tire de sa contemplation, il se pince les lèvres un instant. La situation est si difficile à vivre, peut-être ne se rend-il pas compte de s’accaparer trop son enfant les rares fois où il bénéficie de sa présence ici ? « J’aimerais qu’il ne reparte jamais. Il y a deux dimanches soirs dans le mois que je déteste. » finit-il par confier en posant un regard blessé sur elle, qui a détourné ses yeux à présent. Le cœur déchiré lorsqu’il retourne chez sa mère, Manek aurait aimé que son mariage fonctionne juste pour Tom. Pour l’avoir auprès de lui et ne pas avoir à le partager. Ne pas découvrir les talents de son ex-femme dans le juridique, prête à tout pour remporter le maximum sans imaginer le mal qu’elle lui causait. Peut-être le sait-elle, mais en fait abstraction, en imaginant que c’est mieux ainsi pour leur fils ? Pourtant, il a besoin de son père, non ? Tant de questions qui ont déjà parcouru son esprit. « Je ne suis pas très prêteur, je l’avoue. » conclut-il sur une pointe plus légère, le but de la soirée n’étant pas d’accabler Alex de ses états d’âme.

Passant au sujet de la soirée, il sort le cahier, la laissant découvrir le choix qu’il a émis parmi les recettes qu’ils avaient pu étudier lors de leurs cours. Ce n’était pas la plus facile et peut-être surestimait-il un peu leurs nouveaux talents, mais… S’il la réussissait, alors, ils pourraient sans doute se rendre au cours un peu plus confiants qu’avant. Alors qu’elle saisit son verre, il ne peut que rire légèrement en voyant le doute l’envahir totalement. Si de son côté il estime qu’à eux deux ils ont quelques chances de faire quelque chose de pas trop mal, elle semble totalement désarmée et annonce la défaite d’entrée de jeu pour leur projet. « Au pire, il y a un japonais pas très loin, ses sushis sont toujours réussis. » taquine-t-il doucement, annonçant qu’il a un plan de secours au cas où leur repas tourne à la catastrophe. Pour Tommy aussi, il a un plan de secours : leur préparation risquant de prendre un peu de temps, il a prévu le coup dans le cas où l’enfant aurait faim assez tôt. Le vin glisse sur son palais, dévoilant toute la saveur du fruit, tandis qu’il contemple la robe de ce dernier à travers son verre. Un œil posé sur Alex en attendant son verdict, et un sourire fend son visage en deux en voyant que la boisson l’emporte et qu’elle se range à son avis. « Tu vois, il faut me croire, j’ai du goût. » réplique-t-il aussitôt, reprenant une légère gorgée du liquide pourpre, avant de reposer le verre, et ouvrir la porte de son réfrigérateur pour en sortir les ingrédients destinés à leur recette. Il ne faut plus qu’ils perdent de temps à présent, et cuisiner avec un verre de vin à portée de main, et une jeune femme ravissante se tenant à ses côtés, devient soudainement bien plus attractif. Manek répartit les produits devant eux, et ils s’accordent pour les tâches à effectuer, l’un découpant, pendant que l’autre s’occupe de la cuisson : étant chez le photographe, il s’occupe de cela, préparant un bouillon pour le riz, et mettant le four à chauffer pour torréfier les noisettes préalablement concassées. La voyant découper soigneusement les tranches de foie gras, il l’observe un instant en silence, et lorsqu’elle a terminé, il lui tend un torchon dans lequel s’essuyer les mains. « Tu es déjà allée en France ? » la questionne-t-il d’abord, avant d’ajouter en pointant du doigt le foie gras. « Avec les escargots et les cuisses de grenouille, c’est un immanquable. » Dans une autre vie, il y a même vécu, dans un petit appartement, sous les toits, avec le strict nécessaire : un matelas, une petite cuisine, une baignoire pour madame, cette dame en question, sa muse de l’époque, et ses appareils. Ce temps là lui semble appartenir à une autre vie ; c’est encore plus flagrant pour lui, alors que son regard se porte sur son fils. « Il y a de très beaux endroits, en France. Et le vin… » ajoute-t-il en prenant une nouvelle petite gorgée, complice avec Alex. « Papa ? » L’appel lui fait détourner les yeux de son invitée, alors qu’une petite silhouette arrive à ses côtés, lançant des regards toujours aussi curieux vers la jeune femme. « Est-ce que je peux lui montrer ma chambre ? » Manek hausse les épaules, acquiesçant d’un simple hochement de tête, attendant que Tom fasse la demande à la concernée.
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Alex Regan
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 13:57

Ce soir, en venant, Alex a fait le choix de faire un effort insurmontable pour parvenir à se détendre. Lorsque Abigail, sa psy et amie lui a demandé ce qui la poussait à y aller, Alex a répondu "parce que je lui fais confiance." Oui. Elle faisait confiance à cet homme. Au delà du simple fait qu’il était celui à l’avoir arraché à une mort lente et douloureuse, tout son être lui criait qu’elle pouvait lui faire confiance. Les mois passés à ses cotés, à faire ces cours de cuisine, n’avaient fait que la conforter dans cette idée. « Alors si tu lui fais confiance, aucune raison d’être nerveuse n’est-ce pas ? » La nouvelle profiler en elle avait noté la bouche ouverte de son amie et apparemment l’ajout qu’elle voulait faire. Mais en psychologue experte, Abigail s’était ravisée. Rien à ajouter. Par conséquent le jeune agent n’avait pu que se contenter d’examiner ses récentes paroles. Non, en effet, aucune raison d’être nerveuse. Du moins pas de la nervosité envahissante dont elle était accoutumée. Et puisqu’elle faisait confiance, elle s’était imposée de ne pas laisser son passé et son traumatisme inhérent l’envahir ce soir.

C’est exactement ce qu’elle se dit, une nouvelle fois, en inspirant profondément, et contemplant Manek. Là, debout dans cette jolie cuisine, elle observe le photographe dans son élément. C’est une charmante et une très jolie fenêtre sur son intimité. Au delà de l’homme, du sauveur, du photographe et elle ose le croire, l’ami, elle peut enfin voir et découvrir, le père. Le fils, Tommy, semble être un garçon intelligent et plein de vie. Installé plus loin, il est reparti à la fabrication de ses bateaux en petites briques. Régulièrement, la jeune femme note les coups d’oeil curieux mais discret du garçon qui observe les deux adultes discuter. La discussion n’est d’ailleurs pas bien loin de Tommy, puisque ça discute Lego, ces fameuses briques.
Elle sourit alors à remarque du photographe. Au fond elle croit qu’elle aimerait bien apprendre à faire des Lego. A partager un instant de simplicité avec un enfant. Un instant de simplicité comme celui-ci. Comme celui qu’elle est en train de partager avec Manek… La discussion dévie avec simplicité sur le coté papa ours de l’homme. Et en effet, il mentionne son désir de garder son fils près de lui. Elle compatit. Sincèrement. Elle peut voir sur son visage combien il est troublé de devoir se séparer de sa progéniture le dimanche soir. Et pas besoin d’être profiler pour ça. « Tu as contacté l’avocate dont je t’ai parlé ? » demande-t-elle en toute simplicité. Elle lui a transmis un numéro. Le numéro d’un spécialiste des affaires familiales. Une teigne dans le milieu, rencontré sur une affaire de kidnapping. Certaine de la dévotion de la juriste, elle a dit à Manek de l’appeler de sa part. Elle ignore s’il l’a fait, ne lui a pas posé la question, ne voulant pas s’immiscer dans sa vie privé, dans ses relations entre lui et son ex-femme. Elle sourit à la phrase suivante. Pas prêteur. Voilà qui est surprenant… mais touchant. C’est dingue comme elle trouve tout touchant chez cet homme. Elle n’arrive pas à s’enlever cette image de douceur et de protecteur, qui admettons-le lui va comme un gars. L’homme est grand, altier, beau, charismatique. Et confiant… Et tandis qu’elle met en doute leurs capacités culinaire, il s’exclame qu’un traiteur japonais n’est pas très loin.

« Voilà qui est rassurant ! Non mais j’espère qu’on va quand même s’en sortir, sinon ces cours n’auront servi à rien, et c’est triste. Surtout pour le Chef. » Elle en rigole, toute à son programme de détente établit. Mais en effet, soudainement elle ne veut pas manger japonais. Elle veut réussir ce risotto et continuer à passer une superbe et douce soirée. Ce saut dans l’intimité du photographe, lui, sa cuisine, son fils, la fait presque désirer une vie comme ça. Une vie de famille où elle n’aurait plus à se soucier du dehors et des monstres qui y rodent. Un petit coin de douceur et de paradis qui pourrait la mettre, le temps d’une soirée, d’un weekend, à l’abri des affres de son travail. Non, elle veut que cette soirée, ce repas, tout soit réussi. Et en effet, ce serait bien peu flatteur pour leur professeur si ses élèves se plantaient royalement…

Toujours un brin sur la réserve dûe non à une timidité maladive mais à de trop longues semaines passées moins du commun des mortels, elle passe plus de temps à observer et sourire que parler. Elle se laisse alors guider par Manek sur le déroulement de la soirée. Il sert le vin, satisfait de son choix de bouteille, et elle se réfugie dans le verre, goutant ce met qu’il semble tant apprécier. Délicieux. Elle lui en fait part, et il rétorque. Elle en rit, contente comme tout de le voir si épanoui. Cet homme mérite le bonheur.

« Oh je n’ai jamais eu aucun doute sur tes gouts et tes choix. Certains peuvent même se révéler salvateur. » Woh ! C’est pas un peu trop tôt ? Non ? Ce genre de blague. On a dit qu’on cherchait à se détendre ce soir. L’humour en fait partie, même maladroit, même jeté en l’air comme ça dans la conversation. Ceci dit, si elle est elle-même choquée de sa répartie, elle n’en montre rien et regard en biais vers le photographe, elle sourit doucement tout en plongeant de nouveau ses lèvres dans le verre de vin. Il va falloir qu’elle fasse attention à ce truc. Elle ne tient pas très bien l’alcool et ne souhaite pas se détendre plus que de raison. Posant son verre elle s’applique alors à découper soigneusement les ingrédients qu’il vient de sortir. Tantôt finement, tantôt plus gros, comme leur professeur le leur a appris. Bien entendu elle va un peu moins vite que le cuisinier enseignant. Tout son être est absorbé à la tache, guettant ici et là les bruits de casseroles de Manek. Elle lutte, refoule en bloc, les souvenirs qu’un couteau peut faire remonter à la surface. Au fil de leurs soirées cuisine, au fil des mois et d’un retour progressif à la vie, au travail, elle a apprit à compartimenter, à dresser les murs de son esprit torturé, enfermant momentanément l’horreur derrière une porte en acier. Elle les entend cogner en permanence, mais elle se détourne, refuse de leur ouvrir un passage. Et sa détermination n’en est que plus accrue ce soir. Une fois sa découpe terminée, elle se tourne vers Manek qu’elle surprend en train de l’observer. Un brin gênée, surprise, elle lui offre un sourire timide tout en lui tendant la planche à découpe. Il lui échange contre un torchon, dont elle se saisit pour s’essuyer les mains. Sa question alors sortie de nulle part la laisse interdite. « Non je n’y suis jamais allée. » Elle l’a envisagé un temps. Ce temps où on lui permettait shooting, voyages walk show. Paris… le rêve pour une petite provinciale comme elle. Mais ce temps là, ce rêve de voyage brisé bien trop tôt et abruptement, est désormais loin. Ceci dit, même si la France fait rêver, ce qu’il évoque ensuite fait rêver beaucoup moins…
Elle grimace à la mention des cuisses de grenouilles et des escargots. « Mais je ne me vois pas manger ce genre de choses. Beurk. » Elle rigole, quelque peu déconcertée par son propre commentaire. Ce doit bien être la première fois qu’elle s’exprime si spontanément.

Soudain un appel. Doux et bref. Elle s’interrompt et observe le petit bout qui se lève pour venir jusqu’à eux. Alors elle se prend une dose d’émotions et de chaleur de plein fouet. Ce petit garçon souhaite lui montrer sa chambre. Elle lève un regard interrogateur vers Manek, trop timide pour oser franchir la porte de l’intimité d’un père, d’un fils, d’une famille. Manek approuve de la tête. Elle baisse alors le regard vers Tom qui lui demande. « Tu veux voir ma chambre ? »
Nouvelle pointe au coeur avant de sourire doucement. « J’en serais ravie, oui. » Honorée, elle en serait honorée, mais elle doute qu’un tel mot percute à l’esprit du garçon. Il lui prend alors la main et avec un regard envers le photographe elle se laisse conduire. A mi chemin toutefois, elle s’arrête pour se déchausser. Alex a été élevée par une mère maniaque et soucieuse de la propreté du foyer. Inconsciemment elle se doute que l’entretien d’une maison n’est pas une tache aisée pour un père célibataire, et ne tient pas à salir la belle moquette des chambres s’il y en a. Pieds nus, elle s’empresse alors de suivre Tom qui s’élance aussitôt dans un monologue afin de lui expliquer avant qu’elle ne les voit, les différents jouets et posters qui ornent sa chambre.
La chambre est l’image même d’une chambre d’enfant. Cosy, agréable, et remplie de jouets. Voilà un gamin peut gâté… Lentement, elle suit Tommy et écoute avec attention tout ce qu’il lui dit. Il lui montre ses bateaux en Lego, et même ses peluches. Elle finit par s’asseoir sur le petit lit, et entre en pleine discussion avec le petit. Elle lui pose des questions sur ses jouets, se rendant clairement compte de l’abysse de savoir auquel elle a échappé pendant cinq ans. Cette conversation est vraiment des plus agréable. Elle est simple, franche, légère… Et tandis qu’elle s’extasie du réalisme et des couleurs d’une peluche, l’enfant demande de but en blanc.

« C’est toi la dame que papa a sauvé du méchant monsieur, quand j’étais petit ? »

Désarmé. Voilà quel est le regard qu’elle lui rend, abasourdie par une si nette compréhension des choses. Choquée de l’analyse juste et claire et si simplement exprimée avec des mots d’enfants. Papa, sauvé, d’un méchant monsieur. Elle hésite. Puis…

« Oui. C’est moi. Ton papa m’a sauvé du méchant monsieur. C’était un très très méchant monsieur. Mais heureusement ton papa était là. » Elle se penche alors vers lui, et lui confie. « Ton papa c’est un héros. » Tommy écarquille les yeux puis lui offre le plus beau sourire qu’elle n’ait jamais vu. « Je sais. » Que de fierté dans la voix. C’est tout simplement adorable. « Celui que tu tiens c’est Trixie. Elle a trois cornes sur la tête et… » Fin de la parenthèse dramatique. L’enfant accepte l’horreur avec une facilité qui lui est propre. Pas de jugement, pas de compassion. De simples faits, puis le monde, son monde, se remet à tourner. Ce semble si facile. La conversation retourne aux dinosaures, et aux bateaux. Comment elle peut faire Trixie si elle veut faire du bateau ?
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Manek Kirschnen
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeDim 3 Fév - 14:01

A la question, s’il a contacté l’avocate, Manek secoue la tête d’abord, en laissant échapper un soupir. Il a longuement réfléchi à tout cela. Le manque d’humanité dont fait preuve son ex femme le surprend toujours un peu plus ; elle sait pourtant, pour avoir vécu avec lui, à trois, comme il aime son fils et en prend soin. Mais elle non plus n’est pas prêteuse, sûrement encore moins que lui. Elle va jusqu’à remplacer son statut paternel par ce nouvel homme qui a pris sa place dans sa vie et qui essaie, petit à petit, de prendre son fils par la même occasion. « Emma, mon ex-femme, est une avocate hors pair. Elle… Je suis certain qu’elle connaît l’avocate dont tu m’as parlé. » Le ton se fait plus bas, car même si Tommy semble plongé dans sa construction et l’assemblage des pièces, il sait pertinemment que les oreilles traînent malgré elles… Il ne souhaite pas qu’il soit mêlé à toute cette guerre silencieuse qui se joue entre ses deux parents. « En fait, je ne comprends même pas sa démarche. Pourquoi, ses motivations pour me l’enlever au maximum… » finit-il par dire d’un air dépité, laissant apparaître ce pan blessé de sa personne, torturé à l’idée qu’on lui enlève son fils, qu’on lui refuse le droit de passer davantage de temps avec lui. « Je ne savais pas qu’elle était comme ça. » Cette pensée le fait sourire amèrement : se marier avec quelqu’un, avoir un enfant avec, et ne pas se douter de toute cette facette qui lui semble si éloignée de celle qu’il a connu. C’est dingue et parfois il a l’impression de s’être trompé sur toute la ligne, toute sa vie, au sujet de celles qui ont partagé tant avec lui. « Je devrais essayer. Je l’appellerai demain. » finit-il par conclure, se redressant tout en prenant finalement une vraie décision. Au moins, fallait-il qu’il essaie, discuter de son cas, exposer les faits et savoir si tout cela valait le coup.

La réponse de Alex à sa proposition de remplacer les sushis en cas de drame en cuisine le fait sourire. Effectivement, cela serait un peu honteux : deux élèves du Chef réunis, incapables à eux deux de réussir à préparer un plat. Son rire est doux et léger et c’est peut-être la première fois qu’il est si sensible à celui-ci. Peut-être parce que jusqu’à présent, elle ne lui a pas accordé le droit de l’entendre. Voilà pourquoi il le remarque autant à cet instant, aussi discret qu’il peut être. Un pas de franchi, un de plus, après lui avoir fait faire le premier en passant la porte de son appartement. L’œil affuté observe le pli des yeux, le coin des lèvres relevé, le nez qui se fronce très légèrement, c’est presque imperceptible, et pourtant, il le voit, et tout ça lui plaît beaucoup. La jeune femme est dotée d’un charme fou, qu’elle n’utilise même pas, peut-être n’en est-elle même pas consciente. Il comprend aisément qu’elle ait eu l’opportunité, plus jeune, de faire carrière dans le monde de la mode, qu’une porte se soit ouverte sans jamais qu’elle puisse s’y glisser tout entière. La raison à cela est monstrueuse, mais il ne peut s’empêcher de penser qu’elle se serait abîmée, là-bas, sous les projecteurs. Leurs chemins se seraient probablement croisés, à cette époque, quand il flânait encore dans ce milieu, parmi les plus grands de son domaine. Soudain, il l’imagine parfaitement devant son objectif, il lui suffirait de quelques instants pour connaître la façon de la mettre le plus en valeur. Sa réflexion le surprend un instant ; et le fait sourire alors qu’il remarque le trouble qui naît chez elle. Rire de sa situation passée, dans laquelle il l’a trouvée, doit lui coûter beaucoup. Alors, il laisse passer la trace d’humour, ne souhaitant pas rebondir dessus et prolonger le moment, mais ajoutant simplement : « Ca, mademoiselle, ça s’appelle de l’instinct. » Sur ces quelques mots glissés, ils se partagent le travail, concentrés sur leurs tâches respectives. L’instant est paisible, et Manek se surprend à l’apprécier réellement. Cuisiner devient si simple et loin de cette obligation que cela a toujours représenté à ses yeux, comme une contrainte journalière. Ce soir, il partage ça avec Alex, son fils qui joue dans un coin, et qui s’invente des histoires tout en montant les briques les unes après les autres. Le tableau le séduit. Loin d’imaginer davantage, il se satisfait de cette présence sereine, de cette personne entrée dans sa vie d’une drôle de façon, et qui prend petit à petit une place toute particulière. Il pose ses yeux sur elle, se demande secrètement s’il pense à elle tous les jours, et la réponse lui fait un peu peur. Le blond s’est rendu compte au fil du temps qu’il attendait impatiemment ces cours de cuisine pour la voir, se retrouver auprès d’elle, de celle qui, malgré elle, apporte un peu de lumière dans sa vie faite de gris.

Parler de la France. Destination d’une autre vie, il en garde pourtant de très bons souvenirs, un peu flétris par l’amertume lorsqu’ils se rapprochent trop de sa muse passée. Paris ainsi que la province française, ses côtes méditerranéennes splendides, le bruit des cigales, l’odeur de la lavande, le soleil brûlant sur la peau… Que de belles sensations restées en tête. Et la nourriture, les mets délicieux. Craquer le quignon de pain frais en revenant de la boulangerie. Alex n’a jamais connu ça, et il est certain qu’elle adorerait. Lorsqu’il évoque les cuisses de grenouille et les escargots, la réponse se fait entendre sans attendre, et le fait rire. Les rires mêlés dans la cuisine font tourner la tête de l’enfant vers ces deux adultes qui se découvrent et apprennent à partager un de ces moments à deux, plein de fantaisie et de légèreté. Les iris se posent sur les traits délicats, ravissants et Manek la trouve sublime, il ne peut se mentir décemment plus longtemps. Pris d’une timidité soudaine, il baisse le regard, cherchant à effacer cette doucereuse sensation ressentie à l’instant. « Très bien, j’ai très mal vendu le pays.. ! » dit-il, le rire encore présent dans la voix. « C’était un cliché maladroit. Il y a plein d’autres choses beaucoup moins… spéciales. » Le fromage qui connaît tant de variantes, les pâtisseries qui changent d’une région à l’autre, les crêpes qui ressemblent à des pancakes tout plats que l’on enroule une fois remplies de garniture, sucrée ou salée. Il regarde Alex et il se demande si elle s’autoriserait à découvrir tout cela. Il devine que la peur et la méfiance font partie de son quotidien, et il serait surprenant qu’il en soit autrement… Mais pourrait-elle s’échapper un instant de sa vie ici pour goûter à la liberté ailleurs, la peur peut-être envolée sur des terres inconnues ? Il n’osera certainement pas lui poser la question. Pas maintenant, peut-être jamais, à vrai dire. Toute cette partie le concerne à peine et ne le concerne pas du tout à la fois. Interroger sur cette partie de sa vie lui paraît particulièrement intrusif, et il ne manquerait pas de la gêner. Si un jour, le sujet vient à eux, alors pourquoi pas aller dans ce sens et la laisser lui exprimer ses ressentis face à tout cela.

Un bout de chou haut comme trois pommes s’approche et les interrompt, attirant à lui toute l’attention des adultes, curieux de savoir ce qu’il souhaite partager avec eux. La question s’adresse au père quand c’est Alex qui est concernée. Voilà un détour fort bien agencé, pour éviter les risques de refus de la part de l’invitée, il prend la température, doucement. Mais sitôt la proposition validée, Manek voit la timidité de son fils s’envoler alors qu’il s’empare de la main féminine, l’enserrant dans la sienne. Le regard de la brune tourné vers lui le fait sourire alors qu’il ne lui répond que d’un regard, hochant doucement la tête, encore une fois. L’ombre de la grande silhouette reliée à celle de sa progéniture par une simple poignée de mains le fait sourire, tandis qu’il les observe s’avancer dans le couloir jusqu’à la chambre que Tommy souhaite faire découvrir. Tout est si simple pour les enfants. Le photographe soupire. Comment faire pour s’ouvrir aussi facilement, de façon si naturelle, à l’autre ? Il remue le riz plongé dans le bouillon, rajoute un peu de vin blanc pendant la cuisson qui arrive à son terme. Ca sent bon. Peut-être qu’il devrait inviter davantage Alex, peut-être que cela sentirait bon plus souvent dans cette cuisine. Peut-être qu’elle pourrait apprendre à monter des bateaux avec Tommy, assise là, dans le salon. Et peut-être qu’elle illuminerait un peu plus l’espace de Manek avec ses sourires, réchauffant son cœur par la même occasion. Il s’essuie les mains sur le torchon, un peu irrité par ses pensées envahissantes, ce soir. La solitude lui pèse plus qu’il ne le pense, au fond.

Les oreilles traînent alors qu’il perçoit des bribes de discussion sur les différents jouets qui composent sa chambre. Il y a des choses à raconter… Le père qu’il est n’a pas souhaité dénaturer l’environnement de Tommy et a acheté ses jouets préférés, afin qu’il puisse continuer ses aventures ici, aussi. Bien sûr, il aime participer à ces jeux, mais également emmener son fils dans les parcs, prendre l’air et lorsque le temps qui leur est accordé est suffisant, il aime l’emmener un peu plus loin et lui faire découvrir des choses. L’idéal serait des vacances : que ses congés lui soient accordés, avec la garde de son fils, pour une petite quinzaine de jours. Mais tout à coup, il est tiré de ses pensées en entendant une partie de la question de Tommy ; Manek se raidit un peu, ferme les yeux en espérant que la réaction d’Alex face à cette vérité qui lui saute au visage ne soit pas trop abrupte. L’enfant ne peut pas imaginer quel genre de traumatisme ce « méchant monsieur » a laissé dans la vie de celle à qui il parle de ses jouets. Alors, à pas de loup, il se dirige vers la chambre, et écoute la suite. La réponse d’Alex le surprend, la sérénité dans sa voix le saisit. Il soupire silencieusement et ne peut retenir un sourire en entendant la suite, qui s’agrandit lorsque son fils confirme aussitôt. Puis la description des jouets reprend, il attend quelques instants, le temps de parler de Trixie, ensuite sa silhouette fait son apparition dans l’encadrement de la porte, il les regarde pendant une petite seconde, juste avant que les visages ne se tournent vers lui. « Vous venez ? Ca va bientôt être prêt. Tommy tu vas laver tes mains, s’il te plaît ? » L’enfant file aussitôt après lui avoir adressé un sourire et sortit sa langue, comme si l’appétit le saisissait instantanément. Les yeux se posent sur Alex, plein d’excuses alors qu’elle s’approche. Il retourne à la cuisine, suivi de près, sans un mot, jusqu’à se saisir à nouveau de sa spatule et de lui dire : « Désolé pour Tommy. Il dit tout ce qu’il pense… J’espère que ça ne t’a pas blessée ? » Il coupe le feu sous la casserole, et éteint le four dans lequel les noisettes ont légèrement grillé. « Tu sais, à partir de ce soir, il ne va plus te résumer à cela. Il suffit que tu mettes un pied dans son monde pour changer toute sa vision des choses. » Il ose à peine la regarder, gêné au possible. Il n’a pas envie qu’il croit que lui-même la résume à cela. S’emparant des trois assiettes, il l’invite à disposer un cercle métallique pour dresser convenablement le riz. Tommy arrive en courant et se suspend à l’îlot central, curieux de voir ce qui se trame pour le repas. Ses yeux brillants de malice, il suit les gestes. « Tu as faim ? » Pour seule réponse il hoche la tête à toute allure, et s’enfuit vers la table. « Eh, jeune homme ! Reviens par ici, tu vas nous aider. » Alex dresse savamment les assiettes, disposant noisettes et morceaux de foie gras sur le riz. Manek fait passer une assiette à son fils, l’invitant à l’installer sur la table, là où sont installés les couverts. « A table. » dit-il à sa coéquipière de cuisine, en emportant leurs deux assiettes, savourant d’abord le regard qu’elle lui adresse.
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Alex Regan
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MessageSujet: Re: Let me take a step towards you - Alex <3   Let me take a step towards you - Alex <3 Icon_minitimeMer 20 Fév - 19:41

C’est tellement triste une telle situation. Voir une mère se déchirer la garde de son fils avec le père de son enfant. Ça n’a pas de sens. Ce n’est pas comme si le dit père était un monstre. Manek a tout de l’homme formidable. Doux, gentil, la tête sur les épaules et les pieds sur terre. C’est un homme responsable qui gagne bien sa vie et qui respecte l’Humain. De plus ça crève les yeux qu’il ferait tout, absolument tout, pour le bonheur de son fils. Alors qu’a donc cette Emma pour lui refuser son droit parental ? Ça n’a pas de sens. Alex trouve cela mesquin, méchant. Mais elle se garde bien d’exprimer sa pensée. Elle ne tient pas à se mêler de ce qui ne la regarde pas. Mais voir Manek aux prises avec sa souffrance l’attriste énormément. Il ne mérite pas cela. Lorsqu’il lâche qu’il appellera finalement l’avocate, la jeune femme approuve de la tête. « Oui. De toute façon, comme disait ma mère : le non tu l’as déjà. Alors tu ne perds rien d’essayer. Janine est une super avocate. Elle a les crocs. Je suis certaine qu’elle pourra t’aider intelligemment. »

Cette Janine lui était redevable à vie, à Alex et ses équipiers. Victime d’un harceleur elle s’était démenée pour aider les forces de l’ordre à arrêter son agresseur, sans jamais montrer la moindre once de faiblesse ou de peur. Alex avait été en admiration devant cette femme forte, courageuse et futée comme un singe. Car là était toute la finesse du combat que Manek devait mener. Intelligemment. Son ex-femme semblait être prête à toutes les bassesses pour lui refuser de voir son fils. Il devait donc répliquer oui, mais avec finesse et intelligence. Mais Alex ne doutait pas qu’il y parvienne. Il vaincrait. Il le devait.
Bien décidée à faire tomber ses barrières mentales, la jeune femme tente un trait d’humour. Aussitôt relevé avec habilité par le photographe qui, comme toujours, se montre déférent, discret et pudique. Il a cette manière d’appréhender les choses avec une douceur et une pudeur déconcertante. La laissant toujours faire le premier pas, conscient des entraves avec lesquelles elle vit, mais sans jamais la mettre devant le fait accompli. Elle se sent comme un animal qu’il laisse doucement s’approcher, avec respect. Un animal blessé oui, mais libre. Elle est touchée de cette bride qu’il lui laisse. Profondément touchée. Cet homme est étonnant, déconcertant… Alors quand il répond avec une pointe d’humour, elle le fixe, sourire aux lèvres.

« Ça, mademoiselle, ça s’appelle de l’instinct. » Et quel instinct ! Elle ne saura jamais, elle ne comprendra jamais ce qui ce jour là, a poussé Manek à ouvrir ce puits. Elle n’oubliera jamais sa terreur, la lumière descendant sur son visage, le trouble dans ses yeux avant que ceux-ci ne distinguent le visage de l’homme. Elle n’oubliera jamais cette main froide mais si chaleureuse tendue vers elle. Cette force qui la soulève comme une brindille pour la tirer des profondeurs. Ce froid ambiant mais bien dérisoire. Sa vue qui tente désespérément de s’adapter à son environnement. L’incompréhension. L’odeur des pins, de cette journée d’hiver, de l’homme. La chaleur de sa veste posée sur ses épaules et la tristesse dans ses yeux lorsqu’il la contemple tout en la serrant contre lui et en appelant les secours. Jamais. Jamais elle n’oubliera. Cet instinct là fut sûr et certain ce jour là. Cet instinct lui a sauvé la vie. Et aujourd’hui, c’est avec lui qu’elle veut partager cette nouvelle vie. Lui montrer qu’il n’a pas eu tord de la sauver, qu’elle est digne de ce-dit instinct et de cette seconde chance qui lui est donnée. Elle a eu beaucoup de mal à prendre la décision de venir le voir. De rencontrer son sauveur. Deux ans après être sortie de l’enfer. Deux ans à s’interroger. Et pourtant, aujourd’hui, dans cette cuisine, elle réalise que c’est la meilleure décision qu’elle ait jamais prise. Aujourd’hui elle refuse que Manek ne fasse pas partie de sa vie. Il y est entré avec force et fracas, en héros, et elle ne veut plus jamais qu’il en parte… Il faut bien l’admettre, quand il s’agit de Manek son coeur s’emballe et c’est une multitude d’émotions qui la traverse. Elle a beau éluder les questions, il faudra bien qu’elle en discute avec sa psy et amie si elle veut retrouver un semblant d’idées claires. Car en ce qui concerne le photographe, ce devient de moins en moins rationnel dans sa tête… C’est donc ce regard profond où seules ses secrètes pensées tourbillonnent qu’elle pose sur le photographe, en silence, avant de se replonger dans sa découpe. De nouveau l’atmosphère se détend en évoquant Paris, et lorsqu’il admet avoir mal vendu le pays, de nouveau un rire s’échappe discrètement de sa gorge. « Dieu merci oui. Déjà il y a le vin. Et les croissants. » Elle n’est pas sur que ça se dise comme ça. « Ça à l’air tellement bon ces trucs. » Oui, rien qu’à les voir en photos dans les magazines elle en a les papilles qui s’affolent. « Il parait qu’il y a une boulangerie française sur Venice. Je devrais peut-être sauter le pas et aller m’acheter de ces croissants un de ces quatre… » Oui saute donc le pas ! Après tout c’est tellement une renaissance et de nouvelles expériences à vivre. Le retour à la réalité à été brutal, mais il est faisable, et enrichissant malgré les traumatismes. Et c’est avec des gens comme Manek, Abigail ou ses coéquipiers qu’elle parvint à mettre les peurs de cotés pour apprécier petit à petit les nouveautés. Comme un simple verre de vin, ou des cours de cuisine…

Lorsque Tommy vint les interrompre c’est avec plaisir qu’elle accepte l’invitation du petit garçon à venir découvrir sa chambre. Il la conduit donc dans son univers, lui racontant les histoires de ses iouets, le laissant les présenter par leur nom et le rôle qu’il leur donne. Puis au détour d’une tirade sur les dinosaures, LA question. Si d’abord ça la laisse interdite, surprise par tant de franchise, elle décide finalement d’y répondre aussi simplement que lui, sans filtre.
C’est incroyable cette facilité qu’ont les enfants pour assimiler une idée, à classer et passer aussi rapidement à autre chose. Tommy a posé sa question. Une question qui apparemment lui taraudait l’esprit. Et dans son esprit d’enfant ce doit être parfaitement logique. Papa qui ramène une dame à la maison. Papa qui n’a surement jamais ramené de dame à la maison. La dame doit forcément trouver une origine. Si c’est celle que papa a sauvé autrefois, alors ça possède un sens. C’est logique.
Même si dans l’esprit de n’importe quel adulte cette logique échappe au sens commun.
Mais pas pour Tommy. Ayant trouvé une réponse et une logique à ses questions, l’enfant saute aussitôt sur une autre idée et ainsi se termine cette parenthèse. Alex s’en est retrouvée ébranlée. Se retrouver si froidement et brutalement face à une vérité blessante, mais aussi si… innocemment. Les mots d’enfants sont parfois plus purs et plus simples que n’importe quelle autre vérité. Cette faculté à accepter l’inacceptable la laisse songeuse, et c’est à peine si elle remarque l’arrivée de Manek dans la chambre de l’enfant. L’homme annonce que le repas est prêt et envoie son fils se laver les mains. Se levant, Alex le suit de nouveau dans la cuisine et l’écoute se confondre en excuse. « Ce n’est rien ne t’en fais pas. » Lui assure t-elle dans un sourire sincère.

Ne pas être résumé à ça. Sous son masque l’émotion la saisit. Voilà que soudainement elle comprend pourquoi. Etre résumée à ça. Au rôle de la victime. Elle ne s’est jamais sentie comme une victime auprès de Manek. Tout simplement parce que par pudeur et respect il ne lui a jamais agité la façon dont il l’avait trouvée sous le nez. Mais ses coéquipiers ne la résument pas à ça non plus. Tommy, par sa question, vient juste de lui faire comprendre que c’est elle qui se résume comme une victime. Et non comme une survivante. Alors que c’est ce qu’elle est en réalité. Une survivante… Son regard s’attarde alors sur ses les cercles de métal qu’elle manipule pour disposer le riz, réfléchissant profondément à ce que le père vient de dire. Finalement elle acquiesce. Oui. « Oui. Et c’est une excellente façon de fonctionner. Changer sa vision des choses. »
N’est ce pas d’ailleurs l’exacte raison de sa présence au sein du DSC ? La vision du psychopathe au milieu des profilers ? Pour changer leur vision des choses. Et puisqu’on en parle, elle change soudainement de ton, à la fois excitée et profondément gênée.
« D’ailleurs ! J’ai un truc à te montrer ! »
Elle s’essuie alors rapidement les mains et s’enfuit chercher un truc dans son manteau, avant de revenir, cachant quelque chose dans ses mains. Elle ne l’a jusqu’ici montré à personne. Même si toute l’équipe le sait. Mais en même temps elle n’a pas vraiment de personne à qui le montrer… Elle tend alors ses mains, dévoilant un insigne flambant neuf. « C’est officiel. Je ne suis plus consultante. Je suis agent. La nouvelle est tombée ce matin. »
Son sourire timide se teinte d’une fierté enfantine. C’est sa victoire. Leur victoire. Elle a réussit les tests physiques et psychologiques. Après un an à oeuvrer comme consultante, ils l’ont jugée psychologiquement apte à affronter officiellement les monstres, assez forte pour se battre et aider les gens. Les entrainements et les tests d’admission n’ont pas été faciles, mais elle a réussi. Pas une victime. Une survivante. Il suffisait simplement de changer sa vision des choses. Et ça elle le doit à son équipe, à Alaric et ses cours de boxe illégale, à ses combats, mais surtout à Manek et sa présence rassurante et encourageante. Agent Regan, prêt à servir et emprisonner les monstres. Son engouement est dévié par le retour fracassant de Tommy qui se hisse sur l’îlot central. Sourire aux lèvres, elle glisse son insigne dans la poche arrière de son jean et baisse les yeux, pour se concentrer à nouveau sur les assiettes qu’elle termine de dresser. Puis tout le monde passe à table, et c’est le coeur léger qu’Alex se saisit des verres de vins et de la bouteille afin de rejoindre Manek et son fils.
Une fois installée elle contemple avec satisfaction cette table et cette assemblée, savourant pleinement sa joie d’être là. L’enfant se penche sur le plat et déclame avec gourmandise.
« Hum ! Ça sent bon. »
« Je suis assez d’accord. » Elle répond puis lève son verre, laissant le bonheur de cette soirée la gagner et luttant comme jamais contre sa timidité et sa gène coutumières. « A ce repas , qui j’en suis certaine sera excellent et à cette charmante compagnie. » D’abord sur le photographe, ses yeux glissent finalement sur le petit garçon qui trinque, lui, avec son jus d’orange. « Tu nous fais l’honneur de gouter ? » Le petit plante alors sa fourchette dans le riz, et là suspens insoutenable tandis qu’il porte la fourchette à sa bouche. Doivent-ils commander des sushi ?
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